Remi Chapeaublanc | Photographer

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Live : Aujourd’hui table ronde à l’Alliance Française d’Astana

Si vous ne faites rien aujourd’hui et que vous vouliez prendre un billet d’avion pour le Kazakhstan, j’anime dans 1h une table ronde à l’Alliance Française d’Astana.

Après une rencontre – toute aussi improbable que les autres (et encore vous n’avez rien vu…) – me voici l’invité d’honneur de la table ronde de ce samedi. On m’y a convié pour parler de mon voyage et partager la culture française, aux étudiants Kazakhs apprenant le français.

table ronde à l'Alliance Française

La rencontre commence dans 1h et ce terminera vers 16h (soit à 11h heure française)… Je vous y attends de pied ferme !

Ce qui a rythmé cette journée

Ce qui rythmait mes journées

Une journée en enfer ou Glace versus Barbara : 9 à 4

Après cette nuit un peu frisquette et pas très joyeuse. Quel que soit l’état de la route et de la météo, je ne me voyais pas rester coincé une semaine ici.

Je me lève, ni une ni deux je regarde le ciel – toujours gris prêt à neiger – tant pis, je fais mes affaires. Surprise en voulant démarrer la moto, le circuit électrique se coupe brusquement au moment d’actionner le démarreur électrique. Je secoue la moto et voilà mes voyants qui se rallument. Je relance le démarreur, tout se coupe, plus de jus. Grosse frayeur, je n’ai pas de kick sur cette moto et je suis une bille en électronique. Je pense batterie, froid, relais, faux-contact… J’arrête finalement de penser, je maintiens le démarreur enfoncé et secoue violemment la moto, ça marche.

Voilà ce qui m’attendait aujourd’hui : une piste défoncée, recouverte de glace, saupoudrée de neige. Miam.

Une journée en enfer

400 mètres plus loin, BIIIMM, ma première vraie gamelle depuis le départ de ce voyage ; si on met de côté ma glissade dans la boue lorsque les ouvriers Kazakhs m’ont conduit à leur campement. 800 mètres plus loin, BIIIMM, c’était donc ma deuxième. J’avais à peine parcourus 1 km que je m’étais déjà ramassé deux fois, sans compter cette épaule maintenant assez douloureuse. Car oui, j’ai été con, j’ai essayé de relever la moto avec son chargement…

J’ai sorti la carte « Be Strong » , puis la carte « Moral de fer » et j’ai continué.

A la 4 ème chute, je trouvais ça presque normal. On aurait presque pu m’imaginer en train de décharger cette moto couchée au sol en sifflotant. Car oui, il faut garder à l’esprit que les étapes : glisser au sol, se relever, décharger la moto, relever la moto, glisser, relever la moto, recharger, souffler, repartir en laissant trainer les pieds sur les côtés comme de petites roulettes… tout ça me prenait grosso-modo entre 20 et 30 minutes à chaque fois.

A la 6 ème chute, alors que j’étais sur de la piste, j’ai pris un visage grave et une importante décision. Il était hors que question que je continue comme ça avec mes pneus mixtes, devenus lisse avec le temps. Leur bande de roulement ininterrompue allait voir de quel bois je me chauffe… j’ai sorti le couteau.

Le moment ou tu entailles tes pneus au couteau pour refaire des crampons

Si vous montrez ça à un motard, il vous dira que j’étais soit fou, soit désespéré. Je pense que c’était un peu des deux. N’empêche que ça m’a bien aidé. Je déconseille tout de même cette opération périlleuse à mes lecteurs.

A la 7 ème chute, je commençais à être vraiment nase et j’ai appelé Clémence pour la prévenir de la situation. On a fait un point avec mes cartes : j’étais parti il y a 4h, j’avais avancé de 26 km, chuté 7 fois, il faisait -5°C et recommençait à neiger. Le prochain village était dans 18 km, c’était devenu mon ultime objectif.

Ce dont je ne me doutais pas, c’est qu’il allait y avoir ce petit bonhomme qui est sorti d’un fourré alors que je venais à peine de racrocher. Je ne l’avais pas vu arriver avec son camion citerne, car il roulait plus loin dans les champs et c’est arrêté après m’avoir vu au loin, seul sur la route. Il n’a fallu aucun mot pour qu’il comprenne la situation, il a déchargé ma moto et a tout installé dans son camion ; il m’a fait signe de le suivre, il allait m’ouvrir la voie. En effet, trop dangereux de rouler sur la « route », il coupait à travers les champs.

Il m’a montré le chemin et est venu m’aider à relever la moto à chaque chute (dont une où on c’est tous les deux cassé la figure sur la glace en essayant de relever Barbara). Et surtout il m’a souri à chaque fois le plus sincèrement du monde, avec les quelques dents qu’il lui restait. Je suis arrivé avec son aide pour la tombée de la nuit dans le village. Je venais de faire une étape de 42 km.

PS : Vous aurez peut-être remarqué le 9 à 4 du titre, qui symbolise ces 4 fois où j’ai réussi à « rattraper », d’un jeu de hanche et de guidon, les glissades de la bête de 300 kg. Je peux vous dire que j’étais FIERTÉ !

Bienvenue chez lui

Lui, c’est cet homme dont j’ai oublié le nom. Oui je sais, c’est honteux. Mais c’est vrai, j’ai une mémoire auditive absolument hors d’usage. Autant ma mémoire visuelle est particulièrement bonne, je peux regarder la carte d’une ville inconnue et la mémoriser pour m’y orienter. Mais la mémoire auditive est chez moi une véritable catastrophe, d’où aussi ma grande difficulté à apprendre les langues étrangères je pense.

Ce que j’ai de lui, c’est cette signature qu’il a posé sur le dessin. Je demande presque systématiquement aux gens d’écrire leurs noms à côté de mes croquis, mais il l’a carrément signé. Pourquoi pas, mais je ne peux plus déchiffrer son nom.

Lui, c’est l’homme que vous voyez porter mon casque à la fin de la vidéo « Barbara et les rencontres magiques » . Car figurez vous que l’homme à cheval, je ne l’ai jamais revu. Il ne m’avait pas invité à manger chez lui, mais chez un ami. Dommage, j’aurais bien aimé le photographier cet homme aux chevaux magiques.

Bienvenue chez lui

Cet homme était gentil, étrange, tourmenté et surtout contrasté, tout comme son pays. Je suis resté 2 jours et 2 nuits avec lui, coincé par la glace et la neige qui n’arrêtait pas de tomber dehors. On avait du mal à communiquer et il ne voulait pas que je l’aide pour les travaux de la maison, alors parfois je le filmais. Mais le deuxième soir, alors que sa femme n’était pas là, il est devenu plutôt agressif avec moi. Il me disait de partir, il était 20h et faisait déjà nuit noire, il neigeait et faisait -8°C dehors. Il n’avait pas rallumé le poele à charbon de la journée, la température de la maison descendait progressivement, le moral avec.

Je suis allé dans la cuisine et j’ai trouvé cette bouteille de vodka qu’on avait ouvert ensemble, vide à côté d’une autre à moitié entamée. Je me suis servis un grand verre que j’ai bu cul-sec. J’ai enfilé toutes les couches de vêtement que j’avais à portée et je suis allé fermer les yeux, assis sur le canapé.

Le petit village de Mokhovoye

Habituellement, chaque mercredi c’est le « pêle-mêle » de la semaine. Mais cette semaine fut si étrange que je n’étais plus trop d’humeur pour ces quelques clichés, pris pour la plupart à la volée sur ma route. Du coup, je vous propose plutôt la visite du petit village de Mokhovoye, au nord du Kazakhstan.

Le petit village de Mokhovoye

Le petit village de Mokhovoye

Le petit village de Mokhovoye

Le petit village de Mokhovoye

Le petit village de Mokhovoye

Bonjour Monsieur

Bonjour Monsieur

Barbara et les rencontres magiques

Premier matin de glace

Depuis l’étape chez les Kujanov, il me restait théoriquement 2 jours de route pour rejoindre Astana – mon point relais pour obtenir un second visa Russe. Mais le temps fut exécrable durant toute la journée ; trempé je suis allé me réfugier dans un hôtel à Kostanay, avec « seulement » 250 km pour la journée.

Le lendemain matin ce sont les premiers flocons qui sont tombés. J’ai même hésité à prendre la route, mais mince si c’était quelques flocons qui me faisaient peur, où allait le monde ? J’avais beau ne jamais avoir conduit sur la neige et que mes pneus « mixtes » commençaient à être plus lisses que cramponnés, je me suis habillé chaudement et zou ! C’est cette journée qui a donné la vidéo « Enjoy the ride » , mon premier jour de neige.

Mais mal préparé, j’ai de la neige fondue qui rentrait progressivement dans une de mes chaussures. Gelé par ce froid humide, j’ai fait une pause dans un petit hôtel pour routiers. Au final il y faisait chaud, tant pis si je n’avais fait que 140 km aujourd’hui, j’ai décidé d’y rester pour l’après-midi et d’y faire sécher mes chaussures.

Premier matin de galce

Ce dont je ne me doutais pas, c’est ce joli petit cadeau que j’allais trouver le lendemain matin… Vous pensez que c’est de la jolie poudreuse disséminé sur la moto ? Et bien non, c’est en fait de petits blocs compacts de neige-fondu-glacé ! J’ai dû débloquer les serrures de mes caisses au briquet et faire tourner les roues à la main pour libérer les plaquettes de frein.

J’ai cru que je ne pourrais jamais partir avec ces immenses plaques de glace qui recouvraient l’asphalte, mais vers 11h de timides rayons de soleil sont tout de même venus m’aider. J’ai donc pris la route à 13h avec prudence.

Et c’est ainsi qu’a commencé ma semaine de galère, à me battre à coups de pneus lisses contre une glace intransigeante…

Une semaine compliquée ou Bientôt des nouvelles

Vous n’aviez pas eu de nouvelles depuis environ une semaine, et pour cause j’étais coincé dans la campagne Kazakhs à essayer tant bien que mal de rejoindre Astana, la capitale du Kazakhstan.

Avec la précédente vidéo (et pour ceux qui suivent le compte twitter), vous aurez compris que j’ai enfin réussi à rejoindre Astana. En 7 jours au lieu de 2 comme prévu, et je vous assure que ça n’a pas été une mince affaire.

Plan de secours

Ce dessin – que j’ai en 3 versions – dont chaque personne y rajoutait sa petite touche, m’a sauvé dans un pays où à peine une personne sur 100 baragouine quelques mots d’anglais. Je commence même à parler Russe, pour vous dire…

J’ai pris du retard sur mon planning, l’hiver lui a pris de l’avance. C’est un bras de fer qui vient de s’engager. Je suis en pleine période de doute. Des nouvelles bientôt, promis, mais ce n’est (vous le comprendrez j’en suis sur) pas ma priorité numéro 1.

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