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Suis-je fou ?
Suis-je fou ? C’est une question que je me suis souvent posé, et que je me pose encore.
Très certainement, oui, je suis un peu fou.
Il y a un peu plus de 2 ans j’étais en Russie — dans la région de Barnaul en Sibérie — sur des routes gelées, à conduire par -15°C. J’ai eu un accident de moto, dont j’en suis sorti presque indemne : moto détruite et traumatisme psychologique en plus.
Ce traumatisme, je n’arrête pas de le ressasser depuis ce nouveau départ. A chaque fois que je vois un peu de neige sur le bord de la route, je repense à ces immenses plaques de glaces qui recouvraient l’asphalte. Et je revois, revis, chaque petit moment de panique — de la prise de conscience que j’allais le percuter, jusqu’a cette interminable journée au poste de police russe.
Et pourtant, j’ai décidé de repartir, encore une fois à moto, encore une fois en hiver. Je suis fou. Tellement fou que je n’arrive pas à accepter que mes peurs puissent me freiner. Ça sonne dans ma tête comme une évidence : nos peurs sont nos principaux freins, la plupart du temps à nos projets, à nos sentiments et à notre créativité.
J’essaye depuis très longtemps de vivre en affrontant mes peurs. Je pense que faire face à ses peurs est quelque chose d’essentiel, et un extraordinaire moteur pour s’améliorer. Il n’est pas ici question de foncer tête baisser sans les regarder, mais plutôt de surpasser nos traumatismes pour les transformer en réussites, puis en fiertés.
Cette année je suis reparti à moto, en hiver, affronter la neige et mes peurs, avec de la prudence en plus et de la fierté en récompense.
Bienvenue en Slovénie
Fraichement (dans tout les sens du terme) arrivés en Slovénie, après avoir bravé pluie, vent et neige. Avec une petite frayeur aujourd’hui, lorsqu’à la sortie d’un tunnel nous avons découvert une route enneigée de 10 cm — finalement heureux de ne pas avoir tenté l’itinéraire initialement prévu, qui passait par un col à 2500 m.
Ce soir, et pour potentiellement une semaine, nous dormons à Ljubljana chez Jasa. Jasa est l’ami, d’une cousine, d’un contact, et il sera mon fixeur ici en Slovénie. En effet, c’est demain que commence le « vrai » boulot. Deuxième phase de recherche — cette fois-ci sur place — pour (je l’espère) bientôt donner naissance à une nouvelle série photo.
Croisons les doigts pour que le temps s’améliore et que les recherches soient fructueuses !
BMW Motorrad Zentrum München
(Photo par Ortie)
Depuis quelques temps, alors que je préparais Milmoto pour ce voyage, j’avais repéré un problème à ma roue arrière. En effet, je l’ai récemment changé, après avoir fêlé la jante sur les dures pistes du Kazakhstan. Mais depuis, j’ai remarqué des « louvoiements » dès que je dépassais les 100 km/h. Ces mouvements du train arrière étaient encore acceptable à vide, mais là chargé comme nous sommes, ça pouvait devenir dangereux. Du coup je me suis attaqué au problème, avec des avis assez divers. Entre pression des pneus, roulements usés, ou mauvais équilibrage… j’ai tout essayé. Et pourtant, jeudi matin lorsque nous sommes parti, la moto était toujours autant « instable » (voire encore plus).
Du coup, nous avons décidé de faire une étape à Munich, ville de naissance de BMW. Il me paraissait évident que nous pourrions trouver un spécialiste des « vieilles allemandes » qui mettrait à coup sûr le doigt sur notre problème. Et ce fut le cas !
On nous a immédiatement conseillé d’aller au « BMW Motorrad Zentrum München » soit le centre officiel de réparation. Un accueil luxueux et chaleureux, où l’on vous fait patienter dans un petit salon avec un café. Peu de temps après, me voici en train d’expliquer mon problème à un mécanicien. Il me demande à voir la machine, check le jeu aux différents roulements, soupèse la roue, tâte les pneus… et me dit d’un aire satisfait « J’ai trouvé votre solution ! … Roulez doucement. »
Il m’explique que le louvoiement provient de mes pneus hivers, dont la gomme des crampons trop tendres a tendance à s’écraser sur l’asphalte. Il connait bien ce problème, et me dit qu’ils ont le même ici sur des machines plus modernes. Il va donc falloir qu’on prenne notre temps, même sur les autoroutes allemandes !
Il est reparti, tout souriant, en me serrant la main et en nous souhaitant bon voyage.
Nouveau départ vers les Balkans
A l’heure où vous lisez ce post, nous sommes surement déjà en route vers l’Est. D’ailleurs, vous pouvez comme d’habitude suivre notre progression sur cette carte, mise à jour toutes les 15 minutes.
Nous partons Ortie et moi, direction les Balkans avec notre (maintenant très célèbre) Milmoto. Tout d’abord la Slovénie pour y faire des recherches, et en fonction des résultats, peut-être la Bosnie pour y entamer un nouveau projet photo. Je ne veux pas vraiment vous en dire d’avantage, étant donné la pression que je me met déjà tout seul.
Ortie sera (outre mon amoureuse) ma cadreuse et copilote. Je vous encourage d’ailleurs à suivre nos comptes Instagram (@ortieortie & @lecrapo) où vous devriez y voir de très jolies choses. Ce blog servira plus pour les textes et les grosses updates.
Alors que j’écris ces quelques lignes, comme pour chacun de mes départs, je retrouve ce stress indescriptible et cette excitation viscérale, qui me tortillent le ventre. Et comme pour chacun de mes départs, ce premier post de blog marque pour moi le début de l’aventure.
Un gros merci à mes partenaires : SONY pour la partie photo, PROFOTO pour le matériel d’éclairage et WAMI pour le site !