Le Pardon
Une des manifestations les plus traditionnelles de la foi populaire en Bretagne consiste dans ses fameux « Pardons ». D’origine très ancienne puisque probablement liés à l’évangélisation du pays par les moines celtes, dès le Ve siècle, ils ne sont pas sans rapport avec les « parades » de la Saint Patrick en Irlande ou à New York.
Certains d’entre eux se déroulent à l’occasion de fêtes religieuses, comme l’Assomption, le 15 Août. Les pardons dédiés à la sainte mère de Dieu sont d’ailleurs les plus nombreux, suivis par ceux de sa propre mère, sainte Anne, patronne de la Bretagne. Cependant la plupart honorent des saints locaux en raison de leur capacité à soigner ou à protéger telle ou telle catégorie de personnes ou d’activités : pardon de saint Gildas, dit des chevaux, au début du mois de juin, dans le Trégor, ou de saint Guirec pour les filles à marier, pardon du saint patron de chaque paroisse, etc.
Le pardon de saint Yves, à Tréguier, honore, quant à lui, le patron de toutes les professions juridiques : son rayonnement est aujourd’hui international puisque des milliers de pèlerins, officiels ou anonymes, affluant de tous les pays du monde, processionnent avec humilité et ferveur de son tombeau, érigé dans la cathédrale, à la paroisse de son lieu de naissance, en tenues d’avocats, de magistrats, d’évêques, d’universitaires, de membres de confréries… ou en simples croyants.
Comme l’indique son nom, un pardon s’inscrit en effet dans une démarche pénitentielle : les chrétiens se rendent en pèlerinage soit sur la tombe du saint, soit en un lieu qui lui est dédié, en raison d’une apparition, comme à Querrien, ou de la découverte plus ou moins miraculeuse d’une statue, comme à Sainte-Anne-d’Auray. Des paroisses, des mouvements ou des corporations s’y rendent en corps constitués, portant force bannières et croix de processions, toutes plus superbes et ouvragées les unes que les autres.
Le déplacement jusqu’au lieu de rendez-vous, comme la procession traduisent le désir de se mettre en marche pour obtenir du saint fêté, en offrant les fatigues du chemin, qu’il intercède pour ses pèlerins. Ceci est à rapprocher de la conviction de foi chrétienne que la condition humaine sur cette terre est une pérégrination vers le Royaume du Ciel, Nouvelle Terre promise. Dans cette logique, les pèlerins sont invités à se confesser de leurs fautes aux prêtres présents, avant de participer à la messe, souvent suivie des vêpres solennelles. Une fois l’absolution accordée, il faut se réjouir et il n’est pas de vrai pardon sans dimension festive, qui peut prendre la forme d’une kermesse ou même d’une fête foraine.
Le président du pardon, souvent un ecclésiastique du haut rang, porte le nom de « pardonneur ». Lorsqu’elles existent, il portera lui-même pendant une partie de la procession les reliques vénérées. Cet honneur échoit, pendant le reste de la marche à ceux qui en ont été jugés les plus dignes ou les plus symboliques des groupements représentés.
1 commentaire
Je connaissais cette photo mais je n’avais jamais vu qu’il s’agissait d’une double expo…
Elle est magnifique comme tous tes clichés rémi….mais je suppose qu’elle a en plus une certaine synbolique, un certain sens pour toi que tu nous laisse seulement entre-apercevoir…..
bisous toi Netty et bisous à toi rémi