Avatar, Népal
Je vais ENFIN pouvoir travailler
Mon précieux, mon précieux… après plus de 2 mois de galère, j’ai enfin cet objectif entre les mains !
J’ai pesté contre un vendeur eBay, contre les boutiques parisiennes, contre FedEx et enfin contre la douane népalaise… une longue histoire, pleine de rebondissements, que je vais vous conter.
Voici la version courte : J’ai commandé cet objectif il y a 2 mois, aux US, via eBay. L’objectif n’est jamais arrivé, le vendeur soutient mordicus qu’il l’a envoyé (bizarrement, le numéro de suivi ne fonctionne pas).
Attendant jusqu’au dernier moment ce colis, je ne suis allé que le dernier jour avant mon départ, dans les boutiques d’occasions parisiennes, pour m’apercevoir qu’elles étaient TOUTES fermé le lundi.
Tant pis, je n’ai plus le choix, je part sans, mon ami Kapoué me proposant de l’acheter au Japon pour me l’envoyer directement à Kathmandou.
Communication par mail, réponses tardives suite à mes excursions sans accès au net. On arrive finalement à se mettre d’accord sur le model, le transporteur (la poste népalais m’ayant été très fortement déconseillé), le payement et tout.
Une fois le colis parti, FedEx annonce 6 jours de transport, je prends mon mal en patience.
EPIC FAIL by FedEx, 6 jours plus tard donc :
Moi, tel un chien affamé, dès que je vois le livreur de FedEx arriver :
– C’est pour moi, c’est pour moi, là, ici !
– Bonjour, pouvez-vous signer ici, ici, et ici.
(je signe, avec la petite goutte de bave au coin de la bouche)
– Et… il est où mon colis ?
– Votre colis ? A l’aéroport je pense, il faut que vous alliez le chercher.
– Mais ? Je viens de signer un accusé de réception !?!
– Oui, vous en aurez besoin pour les douane à l’aéroport.
(ne pas le taper, rester calme, ne pas le taper…)
La femme du gérant de mon hôtel (qui est népalaise) vient pour m’aider. Elle discute avec le livreur et me confirme que mon colis est toujours à l’aéroport. Mais le service n’est ouvert que jusqu’a 14h, il est 16h. Ah oui, et puis demain c’est férié… T_T
Résultat, ce matin je fonce à l’aéroport en taxi ! Après avoir navigué entre 4 bureaux administratifs, on me dit qu’il n’est finalement pas ici, mais dans la zone “cargo”… 3km plus loin. Qu’à cela ne tienne je ne suis plus à ça prêt.
J’arrive à la zone cargo et là j’apprends que le service n’ouvre pas avant 11h… il est 9h30. Je discute avec quelques mecs qui traînent par là, ils regardent mes papiers et essayent d’estimer les frais de douane que je vais devoir payer. “HEIN ?!?” Ils estiment le tout à quelques 200€ (tous frais administratifs confondus). J’explique que ce n’est pas un achat commercial, mais un cadeau d’un ami, juste un colis personnel. Ils me rigolent au nez “Tu crois vraiment que ça change quelque chose ici ?”
Il me reste une heure à attendre, j’ai à peine 70€ en poche, il n’y a pas de distributeur à 5km à la ronde, j’ai envie de pleurer.
Finalement, en arrachant les feuilles où figure la valeur de l’objectif, en mettant les factures dans mes poches, j’ai réussi à négocier et m’en suis sorti pour environ 55€ de frais divers… et en ayant fait poireauté mon taxi plus de 3h.
Il est là, je suis zen. Demain je prends ma carte du Népal, je fais mon sac, et le voyage va pouvoir enfin commencer.
La viande, c’est la force
The Yellow House (mon QG), Katmandou, 21h36, pendant le barbecue du samedi soir :
(Aparté : les népalais mangent très peu de viande, bien trop chère et pas toujours très fraiche)
Mon voisin de table : Arggg, ce que c’est bon de manger de la bonne viande !
Moi : C’est clair, La viande c’est la force !
Lui : Boulet, Tome 3.
Et voici comment reconnaitre un français, fan de la même culture que moi >_<
Adepte de la grande littérature, voici les 4 livres que j’ai emmené pour mon voyage :
- Le guide du routard 2009 : Népal / Tibet
- Boulet, Tome 1 : Born to be a larve
- Boulet, Tome 2 : Le petit théâtre de la rue
- Boulet, Tome 3 : La viande c’est la force
Je viens de terminer le Tome 3, il ne reste plus que la partie “Tibet” du guide du routard à lire… shit.
Le saviez-vous : 12 heures de coupures d’électricités (par jour)
Le Nepal est un pays correctement fournis en barrages hydroélectriques, et pourtant tous les habitants subissent en moyenne 12h de coupures d’électricités par jour.
La raison à cela, les barrages ont été construits avec l’aide de l’Inde, et celle-ci importe plus de la moitié de la production (en fonction de vieux accord préétablis).
Le comble dans cette histoire, c’est que les Népalais deviennent de gros consommateurs de piles… fabriquées pour la plupart en Inde.
Retour sur Katmandou, après la nuit chez Lakpa
Ma journée d’hier ayant été plus courte que prévu, je reprends ma carte au petit matin, pour planifier le retour via Melamchi Pul. Lakpa et son petit frère me conseillent plutôt d’aller à Galthum pour prendre le bus… mais aucun chemin sur ma carte. =/
Tant pis, je suis leur conseil avec détermination, bien décidé à demander mon chemin à TOUS les locaux que je rencontrerais.
Bingo, je croise sur le chemin 2 personnes qui allaient à Gatlhum, avec qui j’ai donc fait le chemin du retour. Ils me font passer par des chemins impraticables, dont je comprends maintenant pourquoi ils n’étaient pas sur la carte.
Expérience assez surréaliste, de les voir galoper comme des dingue à travers les éboulis de pierre, alors que je peine à poser mes pieds correctement. (PS : je suis équipé de super chaussures de marche, et eux de claquettes de plage… no comment).
On s’arrête dans un petit village, je suis invité avec eux à prendre un verre de thé. Il y a un couffin sur la table, pleins de gens autour. Personne ne parle anglais. Je ne parle pas et ne comprend pas le népali. Je suis là, seul et pourtant entouré d’eux, devant ce couffin. Moment de sourire et de sérénité **.
Le retour en bus fut éprouvant, 6h mal assis, dans les bouchons… à l’avant à côté du klaxon.
Bienvenu chez Lakpa, enfin non chez Kinjo
Deuxième jour de marche, avec la nuit prévue à Kutumsang, j’arrive (épuisé) au sommet d’un plateau, sur une petite ferme/maison. Immédiatement accueillis avec un grand sourire, on me demande si je veux pas un Coca, un thé, ou bien une chambre pour la nuit.
Je me pose 5 minutes, remercie poliment, et reprend ma route. Mais une scène assez magique, m’interdit de continuer, et m’oblige à poser le sac à terre pour faire quelques photos **. Immédiatement les habitants de la maison reviennent vers moi et me reproposent leur hospitalité, prétextant que j’ai l’air fatigué.
Bon, il est vrai que je suis fatigué, le soleil se couche dans deux heures, j’ai encore une bonne heure de marche, l’endroit est magnifique… je réfléchis.
Et pourquoi je ne leur demanderais pas de poser ma tente ici sur le plateau ? Je pourrais juste manger avec eux et payer le repas. Marché conclus, je reste.
Je pose mon sac, pour tout de suite aller boire le thé dans la maison.
Lakpa, celui qui se présente comme le maitre des lieux, est en fait le petit frère de Kinjo, qui lui a confié sa femme et ses enfants (Nima, Shilling et Sangay), pendant son voyage à Katmandou, mais en fait la maison est à son Oncle qui… après je n’ai plus tout compris, surtout lorsque le grand-père est arrivé dans l’histoire.
Ils n’ont rien voulu que je paye, j’étais leur invité en ayant passé toute la soirée avec eux. Impossible même de planter ma tente dehors, un lit avait été préparé pour moi.
2ème jour de marche en solo, la déprime me guette
Il est très étrange de s’apercevoir que mes pensées reviennent de manières récurrentes, toujours les mêmes pensées dans les mêmes situations. Par exemple je vais penser toujours aux mêmes personnes devant un beau paysage, ou toujours aux mêmes sujets dans un bus.
Moi qui pensait que l’effort me viderait la tête, au contraire mon cerveau fonctionne 10 fois plus vite. En marchant, je n’ai rien d’autre à faire qu’à penser. Au passé, au futur, mais beaucoup de mal à me concentrer sur le présent. J’ai donc beaucoup ressassé de “pourquoi”, de “et si” et de “et merde”.
Même le Malin a placé des pièges sur ma route. J’ai presque pas hésité, et puis de toute façon je n’avais pas de dollars sur moi…
Bon bon bon, c’est pas le tout, mais j’ai aussi vu des choses sympa sur ma route.
Comme ces paysages népalais, qui me font penser aux maquettes d’étudiants en architecture. Vous ne trouvez pas qu’avec ces cultures en escalier, on a l’impression que les montagnes sont faites d’empilement de cartons plume ?
En tout cas j’ai trouvé pour dormir, un endroit encore plus sympa que la nuit dernière…
En route pour un mini-treck de 3 jours
Katmandou n’est pas une ville qui me botte particulièrement, trop bruyante, trop de monde, trop polluée…
Le fameux colis en provenance du Japon étant déjà sur la route, il me fallait encore attendre 5 jours ici pour le recevoir. L’expérience de la première excursion, bien qu’un peu difficile, me donna envie de renouveler l’aventure. Me voici parti pour Sundarijal, sur les pistes du treck d’Helambu !
J’y ai encore croisé une école, une petite école de montagne avec une seule classe. Toujours très intéressant de discuter avec l’institutrice, mais pour elle encore bien trop peu d’élèves sont scolarisés, surtout dans les petits villages.
Sac à dos plus léger, corps un peu mieux préparé, tente et matériel autonome pour faire low-budget. Et bien ça ne m’a pas empêché d’en chier un max. Montés et descentes très abruptes (environ 1500m de dénivelé) sur tous type de chemins. Autant vous dire que dès que j’ai trouvé un endroit sympa pour poser ma tente, je n’ai pas réfléchi longtemps.
T’a vu Ruben, j’ai pas oublié tes conseils… ou du moins je m’en suis souvenu sur place. Bâtons de marche home-made, toujours très pratique ce Leatherman.
Le montage et le démontage de la tente m’a valu la curiosité et l’excitation de tous les enfants du village. Deux d’entre eux ont même insisté pour la plier avec moi.
Quelques portraits à la Holi de Katmandou
Le tout fait au 20mm, on est “dans” la fête ou on y est pas !
La recette pour faire une bonne Holi Purnima
Premièrement, il vous faut un jour férié, de préférence un jour de pleine lune.
Ensuite, vous devez trouver des enfants (ou de très grands enfants) qui veulent faire la fête.
Puis pas mal de points d’eau, stratégiquement placés dans la ville.
Quelques dealers de couleurs, vives de préférences les couleurs.
Vous mélangez le tout au shaker. Rajoutez un bol de musique si ça manque d’assaisonnement.
Et vous devriez obtenir quelque chose comme ça…