Kazakhs, le retour
Pauvre Hector
Il était là, en plein milieu de l’asphalte, à ne pas comprendre ce qu’il se passait, les voitures lui frôlant la tête.
Achille – le quignon de pain à ses côtés – ne bougeait plus lui, mort dans d’atroces souffrances je suppose. La rumeur dit qu’Hector fut tué par Achille, mais vu la tête du goéland, je suppose que c’est plutôt Achille le quignon de pain qui a péri dans la bataille ; laissant Hector avec une fracture de l’aile.
Je n’aurais certes pas pu le sauver, mais je l’ai moins déposé dans l’herbe à l’ombre. Espérant qu’un animal sauvage vienne l’achever et le manger, à la place du pneu sans pitié d’une voiture.
Bilan financier #1 : c’est la merde
Comme prévu, j’essaye de faire en sorte que ce voyage me coûte le moins d’argent possible, avec comme objectif tenir un mois sous la barre des 750€ !
Bon, autant vous dire que le bilan de la première semaine n’est pas très rassurant pour la suite. Il faut dire qu’avec un prix oscillant entre 2 et 2,5€ le litre d’essence, la Turquie n’était vraiment de mon côté ! Si le prix de l’essence ne diminue pas drastiquement dans les prochains pays, ça risque d’être tendu du slip pour relever ce défi.
Voici le détail de mes dépenses pour cette première semaine :
Divers | 1 € |
Essence | 166,2 € |
Hébergement | 30 € |
Nourriture | 35,6 € |
Transports | 65,2 € |
Vêtements | 9,6 € |
Tourisme | 6 € |
BILAN SEMAINE #1 | 313,6 € |
PS pour les grincheux : Je n’ai pas pris en compte les 150€ de pénalité que la douane Turc m’a infligé, car c’est une erreur de ma part, je ne savais pas que la moto n’avait pas le droit de rester plus de 6 mois sur le territoire Turc.
Comme tout ancien hacker qui se respecte…
… je suis allé visiter la ville de Troie !
Ce sera surement une petite surprise pour certains, mais oui j’ai bien fait mes premiers pas en informatique par l’apprentissage du hacking ! (avec notamment l’utilisation de Trojans, soit des chevaux de Troie)
Vous comprendrez donc que lorsque j’ai vu le panneau « Τροία / Troía » sur le bord de la route, je ne puis m’empêcher de faire un détour !
En tout cas vu ce qu’il reste de la ville, je pense qu’on peut en déduire que le cadeau piégé reste une arme plutôt efficace…
Grosse déception tout de même, lorsque j’ai vu ce cheval en carton-pâte… moi qui m’attendais à voir une reconstruction fidèle du destrier de bois ! :(
Divinations, dans un café turc
Arrivé dimanche soir à Istanbul, je squatte pour le moment une colocation avec 3 jolies jeunes Turques. Du coup, nous sortons à la nuit tombée (et oui, c’est Ramadan) pour aller boire quelques bières et/ou manger un bout.
Hier soir, j’ai bu mon tout premier café turc ! Un café à la préparation assez particulière, dont on laisse le marc à l’intérieur. Et c’est là, qu’une des filles m’a proposé une tradition d’ici : lire mon avenir dans la tasse encore chaude.
Après avoir suivi la traditionnelle procédure, la voici qui me demande de faire un vœux, puis entame à me raconter ce qu’elle voit dans le marc, collé sur le bord de la tasse :
« Il y a un éléphant – toi je suppose – qui est assit par terre, il a l’air très fatigué. Il vient de vivre des épreuves très difficiles, dont il peine à se remettre. Il va devoir comprendre et analyser ce qu’il c’est passé lors de ces épreuves, pour se remettre sur pattes et bâtir quelque chose de nouveau. Il va devoir se servir de l’expérience que lui aura apporté ces épreuves. Je vois aussi une autre personne – c’est peut-être toi aussi ? – qui est assise toute seule sur un rocher, sans lien avec le reste. Cette personne lit un livre, ou peut être une carte, mais il y a surtout un autre rocher en face de lui. Il lit peut être une carte pour savoir comment franchir ce rocher ? Cette personne verra que si elle se lève debout, sur le rocher où elle est assise, l’autre rocher sera beaucoup plus petit vu d’ici et donc facilement franchissable. »
Elle a précisé que je devais l’analyser comme je le sentais, mais que c’était une divination particulièrement appréciée des turques. En guise de conclusion, elle me lança avec un grand sourire : « Welcome to Turkey ».
Je ne sais pas pour vous, mais moi j’ai trouvé comment j’allais l’analyser :)
Sur ce, je vous embrasse !
Voyager c’est pour les pauvres : Le défi !
On ne va pas se mentir, je suis pauvre. Demande de RSA, emprunt à la grand-mère, tout ça tout ça. Autant vous dire que ce n’est pas vraiment la fête du portefeuille en ce moment. C’est sûr qu’avec le type de projets que j’entreprends, ça me coûte souvent beaucoup plus que ça n’en rapporte !
Être pauvre ne me dérange pas plus que ça, mais voilà, s’il y a bien quelque chose qui m’insupporte ce sont les préjugés du style « Oui mais toi, si tu voyages comme ça, c’est que tu peux te le permettre ! ». Vous rendez-vous compte que mes voyages coûtent sûrement beaucoup moins cher que votre simple vie parisienne ?
J’ai donc envie de me lancer un défi pour cet été : voyager un mois à l’étranger, pour le même prix que mon loyer…
ou comment voyager avec un budget de 0€.
En d’autres termes, je vais sous-louer mon appartement pour le même prix que le loyer actuel (soit 750€) et je vais tenter de voyager pendant un mois avec cette somme, tout frais compris hors billet d’avion.
La grosse difficulté de ce défi réside dans le budget « essence », car partir de Turquie pour rapporter ma moto par la route – tout en visitant l’Europe du sud-est – risque de me coûter un bras !
Je suis moi-même très sceptique sur la faisabilité du projet, dont voici une rapide estimation du budget « essence » :
- Consommation de la moto : 5 à 6 L/100, en fonction des conditions de route
- Prix de l’essence : entre 1,5 et 2,5 € le litre, en fonction des pays traversés
- Trajet : de 2500 à 5000 km, suivant les itinéraires empruntés
Ce qui nous fait une dépense – uniquement pour le carburant – de minimum 188€ à maximum 750€ … soit la totalité du budget !
Vais-je réussir ? Réponse le 15 aout à Paris.
Istanbul aujourd’hui, Paris demain
A l’heure où vous lisez ce billet, nous sommes certainement sur la route en train de parcourir les 250 km qui nous séparent d’Istanbul, ou bien dans un avion direction Paris !
Ce retour n’avait pas fini de nous réserver des surprises, car après la course aux visas et l’attente interminable pour traverser la Caspienne, c’est la tempête turque qui nous attendait à bras ouverts ! Nous qui attendions avec impatience le beau temps de la Turquie pour refaire enfin du camping, nous n’avons pas été déçu : de la pluie 24h/24 pendant 6 jours…
Ce retour express – aussi rapide que possible – ne nous aura donc pas laissé assez de temps pour arriver en France avant le 15 novembre, nous prenons donc demain matin un avion pour Paris, arrivée prévue à 10h25.
Non non non, nous n’abandonnons pas la moto en Turquie ! Elle sera juste gardée au chaud par une amie d’ami (merci l’ami), le temps que je puisse venir la rechercher. Potentiellement au printemps, pour profiter d’une douce remontée de l’Europe avec l’arrivée des beaux jours ?
MERCURY-1 ou la traversée de la mer Caspienne
Après une semaine d’attente à Aktau, pour l’obtention de notre visa azéri, nous avons eu droit à une bataille administrative digne d’un combat de catch où tu n’as pas le droit de donner de coup, juste en recevoir…
Au final, 6 heures pour acheter un ticket pour le ferry qui partait le soir même (le prochain était approximativement dans une semaine), 2h à courir à travers le port de nuit pour obtenir le tampon d’un pompier qui ne vérifiera finalement jamais la moto, 4h pour passer la frontière avec nos visas qui n’avaient pas été enregistrés au bureau d’immigration et 2h pour pouvoir débarquer la moto en Azerbaïdjan.