My Life
#GoToScotland ou Pourquoi j’aime tant voyager à moto
Heure du départ. Le bourdonnement sourd et régulier des pots d’échappement — moteur au ralenti — résonne dans mon crâne comme les berceuses de mon enfance. Je léve les yeux — Milmoto déjà frémis d’impatience entre mes jambes — et je me dis que c’est pour ça que j’aime tant voyager à moto.
Contrairement à la voiture, au train, ou à l’avion, je suis en contact direct avec mon environnment lorsque je voyage à moto. Enfermé dans une boite métallique, regardant le paysage défiler comme sur un écran de télévision, ce mode de voyage est aux antipodes de l’immersion que je vis à moto, le visage fouetté par le vent, en contact direct avec les odeurs, la température, l’humidité, à la merci de la pluie, des bourrasques de vent, réchauffé par le moindre rayon de soleil. J’y ressens tout de manière plus intense.
Voyager à moto, c’est choisir à quelle vitesse je veux découvrir ma route. De la courte balade aux arrêts rythmés par mes envies de photos, à la longue étape – parfois jusqu’à 900 km – m’amenant d’un bout à l’autre du continent en seulement quelques jours, je choisis le rythme qui me correspond, adaptant ma vitesse aux envies, aux impératifs et à la découverte que mon corps me réclame.
Avec seulement 74 cm de large et 188 kg propulsée par 60 chevaux, Milmoto ne recule devant rien. A l’assaut de petits sentiers boueux et caillouteux, elle a atteint des sommets que je n’aurais jamais envisagé gravir à vélo ou en 4×4. Sa souplesse et son agilité ne l’empêchent pas de dérouler les interminables kilomètres à 130 km/h sur l’autoroute. Je me demande encore si j’aurais pû trouver une compagne plus polyvalente (et avec autant de classe !).
Lorsque je voyage à moto, j’emmène tout ce dont j’ai besoin, et ne laisse jamais aucune trace derrière moi. Je me sens libre et nomade ; l’enseignement mongol n’y est probablement pas pour rien. Totalement autonome, je n’ai besoin de me ravitailler qu’en essence et en nourriture tous les deux jours. Cette sensation de liberté me parait tellement salvatrice dans un monde où nos obligations tendent à nous enfermer et nous contraindre, que je ne l’échangerais pour rien au monde.
En selle, je ne suis dépendant de personne et d’aucun horaire. Heure de départ, d’arrivée, destination, je ne dépends — et ne suis responsable — que de la mécanique de Milmoto, elle-même dépendante de l’attention que je lui porte. La boucle est bouclée : elle sera encore capable de faire 2 fois le tour du monde si j’entretiens bien cette moto purement mécanique, 0% électronique. Et sachant qu’aujourd’hui je suis capable de réparer 90% de ses pannes, mon indépendance augmente proportionnellement à mes compétences et ma responsabilité envers Milmoto, qui ne cessent de grandir. Parfait, j’aime être responsable, compétent et indépendant.
VOILA
POURQUOI
J’AIME TANT
VOYAGER
A MOTO.
Storytelling Mongol – 2nd édition
IL y a 2 ans, vous m’aviez mis dans un état d’hilarité très avancé, avec vos propositions de Storytelling !
(les commentaires sont à lire et à relire…)
Je vous propose donc une seconde édition, toujours sur le même principe : racontez-moi ce qui se cache derrière cette photo !
Vu que je dois rapporter de petits cadeaux pour certaines personnes, celui qui me fera le plus rire aura lui aussi droit à un petit souvenir de Mongolie. A vos plumes !
Night & Felt, ma nouvelle série photo sur la fabrication du feutre
Night & Felt est une série de 11 photos, réalisée en partenariat avec Out of Nowhere, la Union of Mongolian Artists et l’Alliance française de Mongolie.
Ce travail quasiment théâtrale, tente de mettre en lumière les coutumes et gestes de la fabrication traditionnelle du feutre en Mongolie. Ces méthodes ne sont plus utilisées que dans de rares familles, qui dans l’ombre de la modernité tentent de conserver la mémoire des mains.
Cette série photo a été réalisée avec un Sony A7r et un flash Profoto AcuteB2.
Oulan Bator sous l’orage mongole
C’est une honte, c’est vrai ; ça fait déjà 2 semaines que je suis en Mongolie et je n’ai toujours écrit aucun billet sur ce blog. Bon pour ma défense, j’ai passé 10 jours en steppe avec une connexion qui me permettait à peine de lire mes emails… (et oui, à 5€ le Go de data, on aurait tort de se priver)
Mais voilà depuis quelques jours je suis de nouveau à Oulan Bator, la capitale Mongole, pour présenter aujourd’hui même ma première exposition Mongole. D’ailleurs le vernissage ouvre à 18h à la Union of Mongolian Artists, devant la place Gengis Khan, et vous y êtes naturellement tous convié !
Tout ça pour dire que je reste encore quelques jours ici après le vernissage, et que je vais tenter de vous écrire quelques textes ici, allègrement agrémentés de photos.
Je vous embrasse, d’un petit vent de steppe.
Voyager c’est pour les pauvres : Le défi !
On ne va pas se mentir, je suis pauvre. Demande de RSA, emprunt à la grand-mère, tout ça tout ça. Autant vous dire que ce n’est pas vraiment la fête du portefeuille en ce moment. C’est sûr qu’avec le type de projets que j’entreprends, ça me coûte souvent beaucoup plus que ça n’en rapporte !
Être pauvre ne me dérange pas plus que ça, mais voilà, s’il y a bien quelque chose qui m’insupporte ce sont les préjugés du style « Oui mais toi, si tu voyages comme ça, c’est que tu peux te le permettre ! ». Vous rendez-vous compte que mes voyages coûtent sûrement beaucoup moins cher que votre simple vie parisienne ?
J’ai donc envie de me lancer un défi pour cet été : voyager un mois à l’étranger, pour le même prix que mon loyer…
ou comment voyager avec un budget de 0€.
En d’autres termes, je vais sous-louer mon appartement pour le même prix que le loyer actuel (soit 750€) et je vais tenter de voyager pendant un mois avec cette somme, tout frais compris hors billet d’avion.
La grosse difficulté de ce défi réside dans le budget « essence », car partir de Turquie pour rapporter ma moto par la route – tout en visitant l’Europe du sud-est – risque de me coûter un bras !
Je suis moi-même très sceptique sur la faisabilité du projet, dont voici une rapide estimation du budget « essence » :
- Consommation de la moto : 5 à 6 L/100, en fonction des conditions de route
- Prix de l’essence : entre 1,5 et 2,5 € le litre, en fonction des pays traversés
- Trajet : de 2500 à 5000 km, suivant les itinéraires empruntés
Ce qui nous fait une dépense – uniquement pour le carburant – de minimum 188€ à maximum 750€ … soit la totalité du budget !
Vais-je réussir ? Réponse le 15 aout à Paris.
Emportez-nous, Altaï, Mongolia, 2012
Voilà plus de 4 mois que je n’ai rien écrit, et cela me parait une éternité. Je retrouve ce blog tel une maison de famille abandonnée, à fois familière et inchangée, mais surtout terriblement vide.
Aujourd’hui j’ai passé la journée au soleil avec l’ami Ruben, comme deux vieux compagnons de route se racontant d’anciens souvenirs, avec cet arrière gout cotonneux de nostalgie dans la bouche.
Et puis je suis passé – avec mon gros cuir et ma petite crête – à la première présentation privée de ses tirages, dans cet appartement du 16 ème, blindé de gens guindés, beaucoup trop luxueux pour que je m’y sente à l’aise. Je n’y allais pas pour eux, ni pas réellement pour lui, mais surtout pour moi. Pour me retrouver devant cette immense photo et laisser s’échapper une petite larme, aussi discrète que nos corps perdus dans toute cette eau.
Aujourd’hui et depuis quelques jours, c’est dur. J’encaisse et doute. Où vais-je ? Pourquoi ? En suis-je responsable ?
Beaucoup de doutes et peu de certitudes, mais à y réfléchir je reconnais bien là ma façon de fonctionner. C’est dans le doute que je puise mon inspiration et dans les certitudes mes ambitions.
C’est décidé, je recommence à écrire, à refaire des images et surtout consolider l’existant, si fragile et si important.
Projet 3200
Un film noir et blanc 3200ASA, quelques simples portraits et une envie d’en faire encore plus. Pas de projet au concept fumeux, mais plutôt une envie de continuer à (juste) se faire plaisir. Si vous voulez vous faire tirer le portrait, contactez-moi, je pense réorganiser une cession d’ici peu.
contact [at] remichapeaublanc.com
Éloges du triolisme et autres pratiques polyamoureuses
Dans l’impossibilité d’écrire, je préfères le raconter avec d’autres mots.
Photo par Johanna Mangote