Journals
Quand je vous disais que les matins étaient magiques…
Voici à quel spectacle j’ai eu droit ce matin, en sortant de mon abri de montagne, trouvé la veille.
Il a plu cette nuit, le ciel était dégagé, levée de soleil au-dessus de l’Himalaya. A vôtre droite, vous pouvez apercevoir le lac de Pokara (sur lequel j’avais passé la journée en barque) et à votre gauche le début du massif des Annapurnas (8000m d’altitude).
N’ayant plus d’eau ni de nourritures depuis la vieille, il fallait bien que je bouge pour trouver de quoi me rassasier. Ma carte étant vraiment nul, je me suis dirigé en direction des premières maisons que j’apercevais au loin.
Je suis arrivé dans le village de Panchase Bhanjyang. Quelques maisons, et oh bonheur, une lodge (petit hôtel d’étape) qui faisait restaurant. Petit village paisible au milieu des montagnes, l’endroit parfait pour faire ses exercices de Yoga, non ?
Cette lodge avait justement une bonne carte de la région. Ni une ni deux, je la prends en photo pour le retour à Pokara, que j’ai entamé juste après un bref petit déjeuner et un remplissage de gourde.
Méa-culpa pour les porteurs
Dans un billet précédent, je disais que les hommes ne travaillent pas beaucoup, comparé aux femmes. Certes, je maintiens cette impression, sauf que…
Comme dans la plupart des populations, beaucoup de métiers réservés à un sexe. Et bien c’est le cas pour les porteurs, qui font un métier d’une rare bravoure. Ils sont de plus (en général) très mal équipés.
Ici, beaucoup de villages ne sont joignables que par des sentiers, aucun véhicule ne peut y monter. Tout y est alors acheminé à dos de porteurs, que ce soit la nourriture, des meubles ou même les matériaux de construction.
Attention, les sherpas ou Sherpas ne sont pas des porteurs. Porteur est un métier.
- Les Sherpas sont une ethnie népalaise vivants dans les montagnes de l’Himalaya
- Le sherpa dans une équipe de treck, est le second du guide, son assistant.
Aujourd’hui, des chemins, des escaliers à n’en plus finir et beaucoup de rencontres pour m’indiquer ma route. Et puis d’un coup, en début d’après midi, la brume est arrivée. Je comptais continuer ma route, mais le tonnerre grondant déjà, j’ai préféré m’arrêter dans un petit abri de montagne, pour y passer la nuit.
Je vous écris depuis ce petit abri, après avoir vécu un échec cuisant, dont je peine à me remettre. Je n’ai pas réussi à allumer mon feu… Je crois que c’est la première fois que je n’arrive pas, après 2h de tentatives, à allumer un feu. J’ai utilisé mon briquet au magnésium, un briquet à essence, et même par désespoir, les pages “Tibet” du guide du routard (que tous les tibétains et routards me pardonnent).
Heureusement que j’ai un très bon duvet de montagne, car je sens que je vais cailler cette nuit… =/
En route pour 3 jours dans la vallée de Pokara
De retour après mon séjour en moto à Bardia, j’ai dû faire face à un changement de planning important. Du coup je suis un peu bloqué à Pokara pour 4-5 jours.
J’en ai profité pour faire des lessives, m’avancer sur du boulot, mais je n’allais pas rester 5 jours sans bouger. Ce matin avant le levé du soleil, je suis parti sac sur le dos dans les montagnes environnantes.
En route pour une excursion improvisée. Je connais à peine les étapes, et ma carte de la région est vraiment à chier. Pas de soucis, mieux qu’une bonne carte : demander son chemin aux locaux. Bon certes, cette technique à une faille : lorsque vous vous retrouver à un croisement et qu’il n’y a personne à 5km à la ronde…
Du coup, je me suis un peu perdu et retrouvé dans des sentiers impraticables, voir plus de sentiers du tout parfois. J’ai dû couper à travers la forêt, en suivant ma boussole.
Je n’ai rencontré que très peu de gens durant cette journée de marche, frustrant pour moi qui aime faire du portrait… sans compter qu’en ce moment le temps est très chargé, on ne voit même pas le paysage.
Paye ta réputation !
Photos trouvées lors de ma visite du musée International de la Montagne, à Pokara :
Voici la légende :
Je comptais découvrir le Mustang à cheval
Sauf que j’ai pris une douche froide en apprenant que le premis de treck pour la région du Mustang, était de 500$ par personne, avec un minimum de 2 permis achetés.
Il me faudrait donc débourser plus que mon billet d’avion rien que pour avoir le droit d’accéder à cette région. J’avais pourtant repris les cours d’équitation avant de partir… mais non merci.
A la recherche des dauphins d’eau douce
Après la recherche infructueuse du tigre, me voici parti pour tenter d’apercevoir des dauphins. Espèce tout aussi protégé, dont l’avenir n’est pas plus certain.
Direction la frontière avec l’Inde, sur un spot que Dillip connait bien, 90% de chance d’en voir me dit-il.
Nous arrivons tôt le matin, au niveau d’un pont flottant, à quelques dizaines de mètres de l’Inde. L’un des gardes du pont nous dit les avoir vu 2 fois ce matin. Chouette !
Bon… malgré 2 bonnes heures d’attentes, rien à l’horizon. Les dauphins, comme beaucoup d’autres animaux, ne se montrent qu’en début et fin de journée. Pas de problème on reviendra ce soir.
Et si on profitait de la journée pour aller voir l’unique réserve au monde (à vérifier) de blackbuck ?
Les blackbuck vivaient auparavant dans la jungle de Bardia, mais les tigres et les braconniers en sont vite venus à bout. L’unique mâle et les 3 femelles restantes auraient été installés là il y a 20 ans.
Tu m’étonnes qu’ils s’y plaisent ici, ils vivent au milieu de champs de cannabis ! (Les drogues, quelles qu’elles soient, sont interdites au Népal, y compris le cannabis. Mais il y est pourtant régulièrement cultivé, pour être principalement vendu en Inde)
Nous sommes revenus en fin de journée pour voir les dauphins, pas la peine de faire durer le suspens plus longtemps, nous n’avons rien vu… Décidément, j’aurais fait mentir le guide du routard.
C’est étonnant comme rester de longues heures à regarder ou attendre des animaux, ne me dérange absolument pas, alors que je suis loin d’être réputé pour ma patience.
A la recherche du tigre du Bengal
Levé aux aurores, aujourd’hui c’était journée dans la jungle. Après une balade (décevante) à dos d’éléphant, me voici parti pour une journée de marche, avec pour but non avoué : voir un tigre du Bengal !
– déçu parce que j’ai trouvé la balade : balisé, chronométré, sans communication possible avec le maitre d”éléphant et que je n’y ai aperçu que peu d’animaux. Un couple de français, croisés dans la jungle, ont eu l’expérience inverse, ils étaient eux ravis de cette balade –
Les rares touristes qui s’aventurent à Bardia, viennent souvent avec l’espoir de croiser l’un des 23 tigres du parc, qui mesure tout de même 968 km² (soit environ 0,02 tigres par km²). J’en fais évidemment parti.
Et bien non, je n’aurais pas croisé de tigre aujourd’hui… Beaucoup d’autres animaux, comme des macaques rhésus, des entelles (singe), deux crocodiles, des paons sauvages, des daims (non pas les bonbons) et même en fin de journée, un rhinocéros (ils ne sont que 22 dans le parc). **
Pour les éléphants, je n’ai malheureusement pas eu la chance d’en croiser un sauvage, autant casser le mythe tout de suite, celui en photo est domestiqué. Les éléphants servent principalement à faire les visites, mais certains sont laissés dans la nature et rentrent tous seul le soir.
D’un point de vue photo, je ne suis pas du tout équipé pour faire de l’animalier. Mon matériel, uniquement dédié au portrait, m’imposerait d’être à moins de 5m de la bête. Pour les tigres, les éléphants sauvages, les rhinos ou encore les crocodiles, je vais m’abstenir si vous le voulez bien.
J’aime les matins brumeux
Les népalais se lèvent tôt et se couchent tôt. Chose qui me paraissait tellement incongrue venant d’un humain (normalement constitué) qui n’a pas de réveil à sa disposition. Se lever aux heures où je me couchais en France, une vraie torture.
Figurez-vous que je commence à y prendre goût. Les matins ont ici des ambiances magiques. La lumière y est douce, il fait froid, beaucoup de brume à cette saison et la vie des villages qui s’éveille avant que le soleil n’arrive.
Une fois que le soleil fait son apparition, il laisse place à une ambiance plus orangé, réchauffant doucement le sol encore très humide. Les femmes sont déjà dans les champs et les hommes papotent dans le village. Ce n’est pas vraiment une caricature, de ce que j’ai pu en voir pour le moment, les femmes travaillent bien plus que les hommes.
J’ai passé quasiment toute la journée dans un village Tharu, à observer **, discuter et servir d’attraction pour les enfants. Dillip, mon guide, assistant photo, maitre d’hôtel et traducteur, m’a expliqué en partant que je n’étais que le deuxième blanc à avoir pénétré dans ce village. D’après lui trop peu de gens s’intéressent vraiment à la vie des gens. Marrant, je pense exactement la même chose.
Bienvenu dans le Téraï
Si je me suis aventuré si loin dans le Népal, c’était pour partir à la découverte de deux choses : le parc national de Bardia et les populations Tharus.
Le parc de Bardia est la plus grosse réserve naturelle du Téraï, mais c’est le parc de Chitwan qui est le plus connue et le plus touristique.
Un népalais (vendeur au vieux campeur) m’avait dit avant de partir :
Si tu veux voir à coup sur des animaux, va à Chitwan. Mais si tu veux savoir ce que c’est que la vraie jungle et tenter d’apercevoir des animaux qui n’aiment pas la présence de l’homme, va à Bardia.
Le guide du routard quant à lui le décrit comme ça :
Situé au sud-ouest du Téraï, ce parc attire les déçus de Chitwan et les mordus de safaris. C’est un des rares endroits où l’on est à peu près sûr de voir des tigres du Bengale et des dauphins d’eau douce.
Il ne m’en fallait pas plus.
Les Tharus, quant à eux, sont des populations qui venaient d’Inde, exilées pendant les guerres de religions entre Hindouistes et musulmans. Je ne savais rien d’eux, mise à part qu’ils habitaient le Téraï.
J’ai traversé la moitié du Népal en moto
Après 2 jours en moto, je suis enfin arrivé dans cet endroit qui me tenait à coeur, la jungle népalaise. Je viens de m’installer à proximité du parc national de Bardia, je vous en reparlerais bientôt.
Pour le moment j’ai besoin de repos, j’ai encore les bras qui vibrent. Avec 500km au compteur, j’ai presque traversé la moitié du Népal. Allant de la petite route sinueuse de montagne, jusqu’à la ‘”grosse” route à travers champs, en passant par des sentiers sablonneux, il y en avait pour tous les goûts.
Pour la première partie, c’était une route telle que les motards en rêvent. Pensez montagne, paysages saisissants, route en lacet, virages serrés, genoux dans le virage, passages de vitesses soutenus… en y ajoutant : grosses TATA indiennes, nids d’autruches en plein milieu de la route et conducteurs sans permis. A déconseiller d’urgence pour ceux qui voulaient apprendre la conduite.
Le deuxième jour ressemblait plus à ce qu’on a l’habitude en France, sur nos routes de campagne, en y ajoutant bien sûr des passages dans le sable digne d’un Paris-Dakar, un minuscule pont en bambou où j’ai hésité 3 fois avant d’y aller (en priant le ciel qu’il ne s’écroule pas), pour finir par des traversées de rivières.
C’était sportif, très long, mais bien sympa **.