Ils m’ont aidé
Bahu ou Ma première escapade dans l’Altaï
Bahu (prononcez « Bako ») va être mon assistant photo pour cette semaine. Sa famille habite la région d’Olgii, il a 20 ans et fait des études d’anglais pour devenir traducteur… très enthousiaste pour apprendre la photo et bosser avec moi, je pense que je ne pouvais pas rêver mieux comme traducteur/guide/assistant.
Du coup nous partons demain pour passer quelques jours dans sa famille, puis aller prendre contact avec les aigliers de la région. Ma première escapade dans les montages de l’Altaï – chouette – qui devrait durer 5 ou 6 jours.
Si le feeling passe bien, il est fort possible que Bahu m’accompagne pour le reste du séjour en Mongolie. Je préfère rester tant que possible avec le même assistant tout du long, pour qu’il connaisse ma façon de travailler et mes attentes.
Du coup, je vous dis à dans une semaine les cocos o//
(car faut pas abuser tout de même, je doute trouver du Wifi dans les steppes de l’Altaï)
Toni Candeloro
Toni Candeloro est un célèbre danseur danseur italien qui continue maintenant sa carrière en tant que chorégraphe. Il a été invité par l’Opéra National d’Astana pour mettre en place le ballet d’Esmeralda.
Pendant cette semaine passée à Astana (pour remettre Barbara sur pied et demander un deuxième visa Russe), j’ai passé le plus clair de mon temps avec lui. Un homme adorable avec qui le feeling est tout de suite très bien passé. Il m’a présenté à tout le monde, m’a ouvert les portes de toutes les salles de l’Opéra et a tout fait pour m’empêcher de reprendre la route.
Regardez ces photos et imaginez le en train de dire cette phrase avec un bel accent italien : « Nan mais ça va pas, non ? Tou es fou… Tou va dans le vide là, tou risque ta vie dans la steppe avec les loups et ces hommes presque sauvages. Jo t’en pris, laisse ta moto ici et prend un avion, ç’a beaucoup mieux pour toi. Tou va mourir tu sais ? Jo ne peux pas te laisser partir comme ça avec ta moto. »
Toni, tu vas me manquer, c’était magique de t’avoir connu ici au Kazakhstan.
Drôle de karma
Vous pensiez que les galères allaient s’arrêter une fois la frontière kazakhe passée ? Eh bien non ! Rémi a repris la route jeudi matin direction Oqtobe et une fois de plus, le sort s’est acharné contre lui. Je crois qu’à ce rythme, on va bientôt pouvoir décerner le titre de Motard-Poissard International ! Ne vous inquiétez pas, depuis tout est rentré dans l’ordre avec, en prime, de nouvelles rencontres. Et ça vaut le coup d’être raconté !
Jeudi matin donc, le réservoir et les bidons remplis d’essence, Rémi remonte en selle. Son objectif : atteindre Oqtobe, la prochaine grande ville sur son itinéraire. Les premiers kilomètres défilent rapidement, sur une route en très bon état. Vous l’aurez compris, c’était trop beau pour durer. Rémi rentre dans un village et là, comme par magie, la route disparaît ! Pourtant elle est toujours indiquée sur le GPS mais force est de constater qu’il n’y a plus aucune trace de goudron aux alentours. Notre motard demande son chemin à des jeunes du village, qui l’amènent devant une piste complètement défoncée. Eux-même ne peuvent pas continuer avec leur voiture. Rémi croit à une mauvaise blague, vérifie sur sa carte. Hélas. Cette piste est bien la seule issue du village.
Puisque c’est la seule piste, il faut bien l’emprunter. Mais façon escargot, pas plus de 40 km/h, histoire de ne pas avoir de mauvaise surprise. Rémi est prudent, mais le Dieu de la Route lui en veut. Après une bosse, CRAC ! On dirait qu’il a roulé sur quelque chose. Coup d’oeil dans le rétro. A vingt mètres derrière la moto, une des caisses en alu fixée à Barbara a décidé de la jouer dissidente. Mal lui en a pris. La caisse est toute cabossée et surtout, les fixations sont arrachées. La responsable, c’est une barre de fer tordue qui sort de terre. En passant, Rémi l’avait pris pour un inoffensif bout de bois. Pas si inoffensif puisqu’elle s’est empalée sur la caisse et l’a littéralement arrachée de la moto.
A ce moment de l’histoire, on se dit que pour avoir un si mauvais karma, Rémi a dû tuer des bébés chatons dans une vie antérieure. C’est sans compter sur son éternel retour de chance. (Peut-être que dans son autre vie, il sauvait aussi des bébés loutres, qui sait…) Avant même qu’il n’ait eu le temps de rattacher la caisse fugueuse à la moto, une camionnette arrive. A l’intérieur, 4 types, qui ne parlent pas un mot d’anglais. A grands renforts de gestes, Rémi explique ce qu’il s’est passé et demande s’ils peuvent l’héberger pour la nuit. Ils embarquent la caisse et Rémi les suit. Après une chute dans la boue en cours de route, moto déséquilibrée oblige (mais heureusement sans bobo), notre équipe arrive dans un campement d’ouvriers. Tous ces hommes travaillent en fait sur un puit de pétrole. Ils habitent dans d’énormes « caisses », comme des préfabriqués en boîtes.
Après quelques photos, à table ! Soupes, gâteaux, l’accueil est royal. Une fois le repas terminé, tout le monde à douche ! Et pas la douche en petites cabines individuelles hein. Ici c’est douche collective, tout le campement en même temps. Je n’y étais pas mais j’imagine que Rémi ne faisait pas trop le malin au milieu de tous ces kazakhs costauds et à poil… L’ambiance est chaleureuse, notre motard est l’attraction du jour ! On lui présente même le boss du campement, le seul qui parle anglais. Il lui promet de lui « prêter » un ingénieur et deux ouvriers le lendemain. Et effectivement, le lendemain tout ce petit monde travaille d’arrache-pied et la caisse en alu est comme neuve. Rémi a un sourire scotché jusqu’aux oreilles. Lui qui voulait faire des rencontres, il est servi !
Opération Sauvetage Ukrainien – VF
Dernière ligne droite russe pour Rémi ! Si tout se passe bien, il devrait arriver à la frontière entre la Russie et le Kazakhstan d’ici la fin de la journée. Comme notre aventurier-photographe nous l’expliquait dans le post précédent, depuis ses péripéties hôtelières à Karkhiv, il s’est passé plein de choses. Puisque Rémi est sur la route et que le Wi-Fi se fait plus rare, il ne va pas pouvoir vous raconter tout de suite cet épisode épique. Il le fera bientôt hein, mais en attendant, c’est donc moi qui m’y colle, pour la version française !
Tout a commencé mercredi. En début d’après-midi, je reçois un message de Rémi : « Est-ce que tu pourrais me rappeler rapidement stp, j’ai un petit souci ». Après l’opération de Barbara, ce « petit souci » m’inquiète et j’imagine déjà le pire : un rejet de la greffe. J’appelle donc Rémi immédiatement pour en savoir plus. Soulagement, le moteur n’a rien ! En revanche, la moto joue les récalcitrantes. Elle démarre une fois sur deux et cale immédiatement. D’après Rémi, il s’agit d’un problème de pompe à essence. Rien de dramatique, ce type de panne est plutôt courant et la réparation facile à effectuer… … Encore faut-il avoir une pompe à essence de rechange sous la main ! Coincé dans une station service au milieu de nulle part, Rémi risque d’avoir du mal à trouver une pièce neuve…
Pendant que je commence à écumer le net pour trouver des infos sur les garages de la région, notre Mac Gyver réussit à bricoler un dispositif de fortune. Barbara ronronne de nouveau ! Victoire ! Oui mais la nuit commence déjà à tomber et il pleut. Trop dangereux pour terminer son étape du jour. Rémi plante donc son campement au bord de la route et me charge de trouver un garage dans la grande ville la plus proche, Donetsk, pour faire une « vraie » réparation le lendemain. Jusque là, point de sauvetage me direz-vous. La situation n’est pas critique, Barbara roule encore et même si on a vu mieux côté confort, Rémi est installé pour la nuit. Oui mais c’est sans compter sur les motards ukrainiens et leur formidable solidarité !
Petit retour en arrière : pendant que Mister Bricolage trifouille les branchements de sa moto, je compulse Google pour trouver de quoi le dépanner. Bien évidemment, je ne parle pas un mot de russe, ça serait trop facile. Je finis par tomber sur un forum de motards, Motobratva. A grands renforts de Google Trad, je m’inscris et poste un message façon bouteille à la mer pour expliquer la situation du motard frenchie. Je sais qu’il existe une grande solidarité entre bikers mais j’ai peur que la barrière de la langue soit un sacré frein et que mon appel au secours reste sans réponse.
Après cinq minutes d’attente angoissée, surprise ! Une réponse ! Puis une seconde. Puis une troisième. Puis des dizaines de motards ukrainien qui commencent à parler entre eux de la panne de Rémi et de mettre sur pied un plan de sauvetage ! On me donne des numéros de téléphone que je transmets à Rémi, on me demande où il se trouve précisément, quel est le modèle de sa moto… Je fais chauffer Google Trad et poste des réponses en cyrillique en croisant les doigts pour ne pas dire trop de bêtises. C’est là que Rémi me prévient qu’il s’arrête pour la nuit. La situation est sous contrôle, il a des contacts dans le coin, il pourra faire réparer Barbara demain.
Oui mais c’est sans compter sur l’enthousiasme des motards du coin ! Pour eux, hors de question que Rémi passe la nuit dehors ! Ils sont bien décidés à le secourir et quelqu’un est déjà sur la route pour venir le récupérer. Les messages continuent à fuser sur le forum. Où est Rémi exactement ? Il dort déjà et ne répond plus aux SMS. De nuit et sous la pluie, les coordonnées GPS qu’il m’a données ne sont pas d’une grande aide. Les membres de Motobratva me demandent en coeur de l’appeler pour le réveiller. Je m’exécute. Après plusieurs sonneries, j’entends la voix ensommeillée de Rémi qui émerge à l’autre bout du fil : « Gnnmgnkesqui s’passe ? » Je lui explique qu’une équipe est en chemin, qu’il va devoir se réveiller pour de bon, quitter son duvet et packer ses affaires malgré la pluie. « Grmblmgn dormiiiiiir froiiiiiid » « Allez Rémi, il faut se leveeeer ».
Côté motards, les recherches se poursuivent. Je préviens que Rémi va sortir de sa tente et se rapprocher de la route pour être plus facilement repérable. Au bout d’une heure de messages franco-anglo-cyrilliques et d’une dizaine de coups de fils à Rémi, c’est bon ! Les bikers l’ont trouvé ! Ils sont même venus avec un camion pour déplacer Barbara et ramener les deux aventuriers. Une demi-heure plus tard, je reçois un ultime texto qui achève de me soulager : « Opération sauvetage ukrainien réussie, je répète, opération sauvetage ukrainien réussie ! Le colis a même pris une douche et boit de l’alcool bizarre :) ».
Voilà pour l’épisode vu depuis la France. Je ne lis toujours pas le russe mais j’ai pas mal amélioré ma maîtrise des traducteurs en ligne ! D’ailleurs je m’en vais de ce pas traduire ce texte pour nos motards ukrainiens à qui j’ai promis de donner des nouvelles. Et j’en profite pour leur faire passer un petit message : Aliance, Vitaliy, Corsar, Visotnik, Zloy, Vlad, Satrier, Ksusha et tous les autres, encore merci pour votre soutien, votre motivation et votre solidarité !
Clément, mon mécanicien et électronicien
Clément, c’est tout d’abord mon oncle, mais pour ce projet il a surtout été le coach personnel de Barbara.
Mon oncle est un ancien mécanicien sur les bus de la RATP, maintenant il a gravi les échelons et il se démène pour analyser et traiter les incidents de la même compagnie… autant vous dire qu’il ne chôme pas !
Clément m’a donc aidé à préparer la bête, autant sur le plan mécanique qu’électrique. C’est avec lui que nous avons désigné et construit les portes bidons avant, que nous avons customisé le circuit électrique pour l’adapter au traceur GPS, ainsi que faire de la moto mon générateur d’électricité ambulant. Nous avons bricolé beaucoup d’autres petites améliorations dessus, qui me facilitent la vie tout les jours.
Clément c’est aussi mon sauveur que j’appelle en cas de soucis mécanique et ça, ça n’a pas de prix. Clément merci beaucoup et vu les tournures que prennent le périple, je risque d’avoir encore à faire appel à tes services !
Philippe, mon motard et ma bonne conscience
Philippe, c’est mon père et de ce fait, il serait trop long de citer tous les points sur lesquels il m’a aidé.
Mon père, c’est surtout celui qui m’a transmit l’esprit motard et baroudeur. Amoureux des BMW, c’est d’ailleurs avec une vieille R80 GS que j’envisageais de faire ce voyage, pour lui. Malheureusement hors budget, l’Africa-Twin a été mon deuxième choix.
L’année dernière, nous avions écrit l’un sur l’autre et c’est pendant cette aventure au Népal que nous avons confirmé notre manière commune d’envisager le voyage. Il sait comment je fonctionne et moi de même, c’est pourquoi il est devenu mon référent en terme de choix logistiques, techniques et humains… en quelque sorte ma bonne conscience.
C’est surement la personne qui m’a le plus aidé pendant ce « petit mois » de préparation, tout en respectant mes choix, malgré ses craintes. En effet, monter un projet de cette envergure en 1 mois top chrono et le préparer en moins de 3 semaines, n’a pas été sans soulever quelques peurs dans mon entourage.
Merci à toi papa, autant pour ton soutien que pour ton aide. Merci de te faire du soucis pour moi tout en me faisant entièrement confiance. Merci.
Clémence, mon assistante
Clémence, c’est mon assistante, ma deuxième tête, ma logisticienne.
C’est elle qui m’a aidé à préparer ce voyage, qui s’occupe d’une grosse partie de l’administratif et de la logistique. Elle m’aide dans l’organisation, me rappelle ce que mon cerveau de poisson oublie au bout de 7 minutes. Clémence c’est aussi celle qui va s’occuper de mes contrats photo pendant mon reportage, ainsi que la communication avec nos partenaires.
Mais c’est aussi (et surtout) celle qui a le listing des personnes à contacter en cas de problème, qui managera la puce GPS et qui pourra recevoir mes messages d’alerte en cas de soucis.
Clémence va du coup aussi écrire sur ce blog, sous son pseudo : Klaims !
Clémence, merci… de me supporter !
Emilia, ma Snake-Sitter
Je voulais tenir une rubrique « Ils m’ont aidé » pour présenter tous ceux qui m’ont permis par un moyen ou un autre, de mener à bien ce projet. Je ne sais pas si je pourrais présenter tous le monde, en tout cas voici la première :
Emilia est une amie qui m’est très chère, ma modèle favorite depuis bien longtemps et surtout MA SNAKE-SITTER !
C’est elle qui garde Mademoiselle, ma pythonne australienne (une morelia spilota cheynei, pour ceux qui veulent faire classe en société), pendant que je pars en voyage. Elle en prend soins, la bichonne et lui donne même à manger quelques petites souris… après avoir infructueusement tenté de la convertir aux steaks de soja.
Emilia, merci beaucoup, et surtout merci pour elle.