Portraits Kazakhs
Bienvenu en Allemagne ou Ce que j’ai retenu de la Belgique
Après avoir roulé deux jours en Belgique, me voici au pays des grosses berlines (non non, ce n’est pas une légende). L’Allemagne, ce qui est chouette c’est que les routes sont en bon état, par contre c’est assez frustrant de ne pas avoir de 6 ème vitesse lorsqu’on voit les autres voitures (enfin surtout les BMW, Audi et autres Mercedes) vous doubler à environ 362 km/h.
Cependant, vu que depuis hier je roule sans compteur de vitesse – tel que vous pouvez l’apprécier sur la photo – je ne sais même pas à quelle vitesse je roule. Calé à 5500 t/min je dois être aux alentours de 130-140 km/h, en vitesse de croisière.
Par contre, est-ce moi, ou bien n’il y a-t-il aucun esprit “motard” en Allemagne ? J’ai beau faire des signes de main, de pied, de tête aux autres (rares) motard… aucune réponse, ni même un sourire. Je suis tristesse.
En tout cas, ce que j’aurais retenu de la Belgique :
- Il caille sévère le matin lorsqu’il y a de la brume.
- Il y a beaucoup trop de H&M au km² dans Bruxelles
- Les indications routières, ce n’est pas encore ça. Parfois les directions ne sont affichées qu’une seule fois, avec aucun rappel au niveau des sorties. T’a pas intérêt à avoir loupé l’unique panneau…
- Les gens y sont souriant.
Y’a t’il un mécano dans la salle ?
Apparemment il a fait froid en Belgique. Résultat, on dirait bien que Barbara a attrapé un rhume… Plus sérieusement, Rémi a un petit souci mécanique avec sa moto. Rien de grave mais si des mécanos sont présents dans la salle et on des conseils à donner, on est preneurs !
Résumé des épisodes précédents : lorsque Rémi a acheté sa moto (une Honda Africa Twin donc), le compteur n’affichait pas les vitesses. La faute à un petit pignon en plastique qui était cassé. Le pignon a été remplacé et tout est rentré dans l’ordre. Sauf qu’au bout de 2000 km, paf, entre Liège et Francfort, le pignon lâche à nouveau. Résultat, Rémi se retrouve une nouvelle fois sans compteur. Pas dramatique mais tout de même gênant.
Si vous avez déjà été confronté à ce problème, que vous savez à quoi cette usure prématurée est due, et ce qu’on peut faire pour y remédier, c’est le moment de vous signaler !
Si vous connaissez un garage moto sur Francfort, ça nous intéresse aussi !
Barbara se fait refaire une beauté… par Veuch !
Après avoir pris du poids, voici que la dame se fait faire une manucure… mais pas par n’importe qui !
Musique « Six » de Ratatat, filmé avec un Sony A77.
Cette oeuvre unique est signée Veuch, et nous accompagnera tout au long du voyage. Merci mec, ça fait vraiment plaisir.
Barbara a pris du poids
Paré à partir pour ma deuxième étape, ce matin j’ai pris la balance pour peser chaque élément séparément.
Verdict :
- Pilote + vêtements : 72 kg
- Caisse droite : 18 kg
- Caisse gauche : 19 kg
- Sac à dos : 20 kg
- Sacoche de réservoir : 9 kg
- Trépieds + tente + divers : 9 kg
- Moto à vide : 205 kg
- Essence (réservoir + bidons) : 23 + 20 L
- Réserves d’eau : 7 L
Et pourtant hier soir je n’ai presque rien pu jeter lors de ma « réorganisation »
Sueurs froides à l’ambassade Kazakhe
Oui, je sais, le titre de ce billet sonne comme celui d’un mauvais polar. Mais il faut dire que j’ai vraiment eu une jolie frayeur ce matin.
Partie toute guillerette récupérer le passeport de Rémi, je m’attendais, comme lors des précédentes démarches, à boucler les formalités en 15 secondes chrono. Oui mais c’était sans compter sur l’humour kazakh. C’est qu’ils sont blagueurs à l’ambassade ! Je me présente au guichet, tends à la dame mon petit reçu en précisant que le passeport est recouvert d’une pochette orange. Une pochette orange, dans l’absolu, c’est pratique pour repérer ledit passeport dans une pile haute comme mon bras.
Dans l’absolu, oui.
Mais là, évidemment non.
Il se trouve qu’une agence spécialisée dans les demandes de visas (pour ceux qui ont la flemme d’effectuer les démarches eux-mêmes) couvre elle aussi tous les passeports qu’elle traite avec une pochette orange. Et que, vous allez rire, un des types de l’agence est venu récupérer tous les visas traités une demi heure avant moi, embarquant du même coup par erreur le passeport de Rémi. Ah ah ah. Bon sur le moment je ne rigolais pas vraiment. Sourire crispé de la dame au guichet. « On va les rappeler pour voir si on peut joindre leur coursier. » Sourire crispé de moi-même. « Oui, bien sûr, je comprends, je patiente. » Je m’imaginais déjà annoncer la terrible nouvelle à Rémi. « Désolé coco mais tu vas devoir changer tes plans, sans passeport, fini les aigles de Mongolie. Mais tu pourras toujours aller photographier les vaches en Normandie hein. »
Bon, finalement plus de peur que de mal. Après trois coups de fils et une heure et demie d’attente, le messie le coursier de l’agence est revenu à l’ambassade. Avec le passeport. Et, alleluia, le dernier visa. Si on n’avait pas été dans une administration-du-genre-qui-rigole-pas, je crois que je lui aurais sauté au cou !
Maintenant, il ne me reste plus qu’à envoyer le passeport à Cracovie, où Rémi le récupèrera. Alors on croise tous les doigts pour que Chronopost ne l’expédie pas au Canada !
Première étape, Paris -> Bruxelles
Et me voici arrivé à Bruxelles, chez mon ami Veuch, une première étape sans encombres.
Première surprise au départ, hier midi : LE POIDS ! Dans la précipitation du départ, je n’avais jamais eu l’occasion de tester le chargement de la moto. J’étais d’ailleurs dans un dilemme à vouloir emmener tout le matériel photo dont j’aurais besoin et faire en sorte que la moto soit la plus légère possible pour les pistes mongoles. Au final, c’est le matériel qui a gagné, je suis largement surchargé ! J’envisage de refaire un tri dans ce que j’ai pris, car il va falloir que je m’allège au maximum.
Au vu du poids de mon camping-moto d’environ… 330 kg ? J’ai décidé de ne pas prendre l’autoroute de d’y aller vraiment doucement pour cette première étape. Moi qui pensais mettre 3h30 pour rejoindre Bruxelles et me reposer en fin d’après midi. J’ai finalement roulé pendant 6h, avalant d’une traite mes premiers 350km.
La moto est finalement très stable avec son chargement, même à haute vitesse. Il faut juste faire très attention aux manoeuvres à l’arrêt et aux (putain de) vents latéraux… ma plus grosse angoisse lorsque je double un camion.
Je voulais éviter au maximum de rouler de nuit, mais là il fallait bien que j’atteigne Bruxelles pour pouvoir m’arrêter. Du coup il a très vite fait un peu frisquet. J’ai même eu envie d’allumer mes poignées chauffante ! Mais une petite voix m’a dit : « Franchement, si Monsieur Chapeaublanc allume déjà ses poignées chauffantes, alors qu’on est encore en France, en plein mois de septembre, mais que va devenir le monde ? » Du coup je me suis refusé cette petite gâterie, rien que pour vous, pour protéger l’équilibre planétaire.
Résultat : un chargement de la moto dans l’urgence, un trajet qui me prend 2 fois plus de temps et besoin d’une bonne nuit de sommeil… j’ai décidé de rester une journée de plus chez Veuch à Bruxelles, d’où je vous écris ces quelques lignes.
Programme de la journée : aller faire quelques courses, écrire et re-optimiser mon chargement.
See you. o//
Jeudi Confession
Tradition des Internets, le jeudi c’est confession !
- Je n’ai mon permis moto que depuis 1 mois.
- J’avais prévu de prendre 2 caleçons et 1 collant… j’ai oublié le deuxième caleçon.
- La dent que j’ai tenté en vain de soigner avant de partir, me refait mal depuis 4 ou 5 jours.
- La solitude est l’une de mes plus grosse peur.
- Je ne suis jamais allé au Népal.
Allez hop on y va !
Cette fois-ci, c’est la bonne !
Rémi et Barbara sont partis pour de bon. A 14h30, ils ont pris la route direction la Belgique. Une première étape en douceur histoire de s’habituer au nouveau poids de la moto. Avec tout son chargement, elle doit bien frôler les 300 kilos !
Du coup c’est moi qui recupère les clés du blog, ou tout du moins le double des clés. Rémi reviendra bien sûr poster ici mais comme les yourtes mongoles ne sont pas encore toutes équipées de Wifi, j’assurerai également le relais des nouvelles. Et des nouvelles, vous allez en avoir ! A commencer par le trajet de nos deux compères. Grâce à une solution mise en place par WAMI Concept, vous allez pouvoir suivre Rémi et Barbara à la trace. C’est par ici que ça se passe ou tout simplement dans l’onglet Carte.
Bonne route !
Happiness is a way of travel
Plus que quelques heures avant le départ et toujours cette sensation de n’être pas prêt. Pourtant je ne supporterais pas de retarder une troisième fois le départ. Demain j’y vais et j’ai autant hâte que peur.
Mon visa, ma bataille !
Partir en voyage à l’autre bout du monde, c’est bien beau, mais ça demande un minimum de démarches administratives, histoire de ne pas se retrouver avec la police de l’immigration collée aux basques.
Pour se déplacer en Europe, pas de problème ! En revanche, un peu plus à l’est, c’est une autre paire de manches.
Premier round, l’ambassade de Russie
Pour obtenir un visa russe, il faut remplir une fiche de renseignements, fournir une attestation d’assurance, une photo… Du grand classique donc. Tout se corse lorsqu’on découvre qu’une invitation touristique, un voucher, est également nécessaire. Ce sont les agences de voyage qui s’en chargent dans la plupart des cas, mais ce que Rémi a prévu est plutôt l’antithèse du voyage organisé ! Nous passons donc par un site spécialisé qui nous vend la fameuse invitation avec un programme détaillé mais complètement fictif des activités de Rémi dans le pays. Nous apprenons donc avec joie qu’il visitera le musée archéologique de la Volga, le musée des véhicules à moteurs de Koursk ou encore qu’il testera les bains russes…
Ne reste plus qu’à me rendre à l’Ambassade de Russie avec tous ces documents sous le bras. Je redoutais des heures d’attente, mais finalement ça va très vite. En dix minutes je suis devant le guichet. Petite frayeur au moment où l’employé me demande avec un accent à couper au couteau « mais votrrrre ami, il arrrrrive comment en Rrrrussie ? ». Mais apparemment la moto n’est pas un problème, ouf ! Cinq jours plus tard, le visa est prêt. Et d’un !
Deuxième round, l’ambassade de Mongolie
Après de longues hésitations quant au type de visa à demander, on finit par se décider pour un visa touristique d’un mois, à prolonger d’un mois supplémentaire une fois sur place. Si l’ambassade de Russie était bien gardée, avec un portique et un vigile pas commode à l’entrée, celle de Mongolie est l’exact opposé : une pièce au fond d’une cour, avec un simplet guichet et une maquette de yourte dans un coin. Et surtout, personne au guichet. Après un quart d’heure d’attente, l’employé finit par revenir et là, tout va très vite. Je lui tends les documents et en moins d’une minute chrono, c’est bouclé. Même scénario une semaine plus tard, au moment de récupérer le passeport. En trente secondes, c’est bon. Et de deux !
Petite pause casse-tête chinois
Les deux visas en poche, on pourrait croire que tout est réglé. Sauf que ça serait trop facile… Un « léger » détail nous pose problème : on avait choisi la date d’entrée en Russie en tablant sur un départ de Paris autour du 12 septembre. Résultat, le visa russe expire beaucoup trop tôt et Rémi risque de se retrouver hors la loi en plein milieu de la steppe. Comme je n’ai pas du tout envie d’aller le chercher dans une prison russe ou de vous annoncer sa reconduite à la frontière, on se creuse la tête pour trouver un itinéraire bis. Bingo ! Au lieu de traverser toute la Russie, Rémi fera un détour par le Kazakhstan.
Troisième round, l’ambassade du Kazakhstan
Et forcément, qui dit nouveau pays dit nouveau visa. L’ambassade m’indique qu’on peut l’obtenir en trois jours. Parfait, il n’y aura même pas à repousser le départ. Oui mais une fois la demande déposée, j’apprends que le délai est en réalité de sept jours. Damn ! A cette date Rémi sera déjà parti. C’est finalement Silphi qui nous a soufflé la solution : faire livrer le passeport en express à Cracovie, un des seuls arrêts planifiés du trajet. Sauvés !
Le combat continue…
Une fois le passeport récupéré et expédié, j’en aurai fini avec les joies de l’administration. On ne peut pas en dire autant de Rémi puisqu’il devra obtenir un visa russe de transit une fois arrivé au Kazakhstan, pour pouvoir parcourir sa dernière étape avant l’entrée en Mongolie. Une mission pas impossible mais qui lui demandera sans doute de déployer des trésors de patience et de zenitude.