Emportez-nous, Altaï, Mongolia, 2012
Voilà plus de 4 mois que je n’ai rien écrit, et cela me parait une éternité. Je retrouve ce blog tel une maison de famille abandonnée, à fois familière et inchangée, mais surtout terriblement vide.
Aujourd’hui j’ai passé la journée au soleil avec l’ami Ruben, comme deux vieux compagnons de route se racontant d’anciens souvenirs, avec cet arrière gout cotonneux de nostalgie dans la bouche.
Et puis je suis passé – avec mon gros cuir et ma petite crête – à la première présentation privée de ses tirages, dans cet appartement du 16 ème, blindé de gens guindés, beaucoup trop luxueux pour que je m’y sente à l’aise. Je n’y allais pas pour eux, ni pas réellement pour lui, mais surtout pour moi. Pour me retrouver devant cette immense photo et laisser s’échapper une petite larme, aussi discrète que nos corps perdus dans toute cette eau.
Aujourd’hui et depuis quelques jours, c’est dur. J’encaisse et doute. Où vais-je ? Pourquoi ? En suis-je responsable ?
Beaucoup de doutes et peu de certitudes, mais à y réfléchir je reconnais bien là ma façon de fonctionner. C’est dans le doute que je puise mon inspiration et dans les certitudes mes ambitions.
C’est décidé, je recommence à écrire, à refaire des images et surtout consolider l’existant, si fragile et si important.