My Life
Bilan 1 : L’éclairage de Gods & Beasts avec Profoto
Revenu depuis 2 mois en France, je n’arrête pas de courir partout avec tous les projets qui en découlent naturellement.
Mais j’ai notamment beaucoup de questions qui reviennent régulièrement depuis mon retour, avec en premier
– Alors, c’était bien la Mongolie ?
– Non non. Qu’est-ce que je me suis fait chier d’ailleurs…
Et arrive en deuxième
– Dis moi, tu les as fait comment tes portraits de Gods & Beasts ?
– Avec un éclairage de studio sur batterie, sans fond noir, uniquement chez les gens ; ou dans la nature.
Cette ambiance particulière qui se dégage de la série Gods & Beasts n’est pas due à un trucage, ni encore moins à un détourage. C’est un doux mélange de deux techniques photos : le portrait en lumière diffuse et le low-key.
J’ai réalisé cette lumière grâce à Profoto, qui m’a équipé avant de partir avec un kit AcuteB2 et une boite à lumière. La boite à lumière, dont la taille a été choisie pour être la plus grande possible tout en restant « manipulable » facilement, permet une lumière très diffuse sur les visages et des ombres particulièrement douces et enveloppantes. La grille nid d’abeille, fixé sur la boite à lumière, permet elle d’éliminer la lumière parasite qui pourrait aller éclairer l’environnement autour de la personne.
La technique du low-key studio, a été utilisé pour son exposition – beaucoup plus sombre qu’une photo ordinaire – associé à cette lumière « rasante » assez typique du style low-key. L’idée était d’avoir un contraste suffisamment fort entre la lumière extérieur et la lumière du flash Profoto. Plus le flash était réglé fort, plus je pouvais me permettre de diminuer l’exposition de mon appareil, et ainsi capturer le moins possible de lumière ambiante… jusqu’à obtenir un fond noir naturel. Malgré les 600 Ws du générateur AcuteB2 – parfait pour éliminer toute trace de lumière en intérieur – il a fallu souvent que j’attende le crépuscule pour photographier les animaux dehors, sans que la lumière extérieur ne vienne me parasiter ce fond noir naturel.
D’autres articles de Bilan post-voyage sont prévus, mais quels sujets voudriez-vous particulièrement que j’aborde ? J’espère aussi pouvoir vous annoncer très vite (et officiellement), de bonnes nouvelles pour la suite. Keep in touch !
Gods & Beasts, la série photo que j’ai réalisée en Mongolie
Je vous avais pourtant dit que je renonçais au reportage sur les Aigliers Mongoles, et pourtant je ne vous ai pas dit ce que je ferais à la place. Car oui, si vous me connaissez vous aurez deviné que je reste rarement les bras croisés à regarder seulement le paysage.
Le site Fubiz vient de dévoiler en exclusivité les 18 premiers visuels de ce travail ; une série de 32 photos… ou plutôt de portraits animaliers, intitulée « Gods & Beasts »
Voici un extrait du dossier de presse, dont vous aurez la version anglaise sur le site Behance :
Un voyage en solitaire – à travers l’Europe et l’Asie – a conduit Rémi Chapeaublanc jusqu’en Mongolie. La découverte de ce pays où l’Homme n’a pas désacralisé la Nature, a nourri sa réflexion pour aboutir à la série Gods & Beasts.
Dans ces contrées, hommes et animaux dépendent de liens ancestraux à la fois sacrés et nécessaires. Une relation archaïque et viscérale dans laquelle les jeux de domination équivoque questionnent. Qui ici, sont les dieux et qui sont les bêtes ? Ou plutôt, pour qui sont-ils des dieux, pour qui sont-ils des bêtes ?
Gods & Beasts est constituée de portraits bruts. S’il existe bien une hiérarchie ambigüe entre hommes et animaux, cette série – réalisée hors studio, dans l’environnement originel de chacun – s’affranchit de cet ordre culturel. Ce travail de mise en lumière, quasiment protocolaire, les place pour une fois à égalité. Le spectateur se trouve ainsi laissé comme seul juge de la limite entre divin et animal.
Retour en France, boulot, suite du projet et méchant teasing
Et oui, je suis le goujat des mauvais élèves, je sais.
- Je vous tiens en haleine pendant 4 mois, et dès que je rentre… voila que je vous laisse en plan
- Je prévois une petite dizaine d’articles à écrire pour conclure cette aventure, et je ne trouve pas le temps
- Je travaille sur une suite logique au projet, me promet de ne rien « teaser »… et aujourd’hui je craque
En effet le retour en France un peu brusque – qui n’était pas pour me déplaire – ne m’a pas aidé à garder le rythme auquel je vous avais habitué. Mais attendez ! Ne vous désabonnez pas de ce blog tout de suite, il est possible qu’il s’y passe des choses dans les mois à venir…
Poisson d’avril !
Au même moment où cette vidéo est publiée, je suis – toujours habillé de mes traditionnels vêtements mongoles – en train de faire la même surprise à les potes pour le réveillon du jour de l’an.
I’m back les amis o/
La vérité sur le pack de survie
Ça m’aura toujours fait rire, ces kits de survie que l’on peut régulièrement trouver dans le commerce, avec (entre autres) du fil de pêche et un hameçon…
SERIOUSLY ? Du fil de pêche et un hameçon ?!?
Non mais soyons sérieux deux petites secondes, qui conçoit ces kits ? Car J’aimerais beaucoup rencontrer cette fine équipe…
A mon avis, dans 99% de vos voyages, 99% des problèmes peuvent être résolus avec la communication. Car dans la plupart des cas vous trouverez la solution chez les habitants du coin ! Il ne reste plus qu’à se faire repérer… puis à se faire comprendre.
Donc si j’avais à conseiller un kit de survie, voici ce que j’y mettrais :
- Un carnet et un feutre
- Un téléphone portable, si possible avec une carte sim locale
- Un couteau, si possible multifonction (type pince Leatherman)
- Une lampe torche, avec un mode balise
- Un sifflet et la connaissance du code S.O.S. en morse
- De l’adhésif solide (type gaffer ou duck-tape)
- De l’eau et un peu de nourriture
- De quoi allumer un feu (briquet au magnésium ou allumettes étanches)
- Des dollars, si possible en petites coupures
Je mettrais aussi une petite mention spéciale aussi aux colliers « Colson ». C’est la première fois que je prends de ces petits colliers magiques, qui m’ont permis de réparer un nombre de trucs invraisemblable, en à peine quelques secondes. C’est absolument génial et recommande de toujours en laisser quelques-uns au fond du sac !
Et vous ? J’aimerais bien savoir quels sont vos petits trucs à ne jamais oublier ?
Je conclurais par cette phrase de Nicolas, qui m’a beaucoup fait rire : « Pour tout ce qui coulisse et qui ne devrait pas, met du gaffer. Pour le reste, met du WD40. »
La théorie des pistes
Une piste ça naît, ça vit, ça change puis ça disparaît… et le but du jeu est d’en choisir les meilleurs, pour arriver au plus vite (et sans encombres) à destination. Cela fait bientôt 2 mois que je suis en Mongolie, et que je me laisse donc « guider » sur ces routes, réputées pour être les pires du monde. Je crois que je commence enfin à comprendre, ce que j’ai nommé :
« La théorie des pistes »
En voici le postulat :
(pour rappel, un postulat est un principe non démontré, que l’on considère comme fondement)
Une piste est un ensemble de traces crées par les véhicules passés avant toi. Ils savaient où ils allaient.
En voici maintenant les théorèmes :
- Si une piste existe, empreinte la ; ce n’est pas pour rien qu’elle existe
- Si plusieurs pistes existent, empreinte toujours la plus fraîche ; ce n’est pas pour rien qu’il en existe une nouvelle
- Si une piste n’est composée que d’une ou deux traces, ne l’empreinte pas ; ce n’est pas pour rien qu’elle n’a pas été plus empruntée
- Le choix d’une piste se module toujours par le poid de ton véhicule divisé par le nombre de roues motrices
- Ne te pose jamais la question « pourquoi », roule plutôt !
J’y retourne !
Santé : check.
Moral : check.
Provisions : check.
Batteries : check.
Posts écris et programmés pour le blog : check.
Bon c’est pas le tout, mais moi je retourne demain dans la taïga avec mes rennes.
Retour à la civilisation prévu pour dans une semaine.
See you la compagnie o//
Hiver en Mongolie, Noel au pied du lit.
C’est ça d’aller batifoler dans la neige par -40°C ou de jouer avec les rennes du Père-Noël… résultat je me suis chopé une belle infection intestinale !
Sympa pour un 22 décembre, en pleine Taïga mongole, avec rien à moins de 2 jours de jeep.
Du coup mon guide/traducteur a préféré qu’on rentre en avance à Murun. On profite donc de ma remise sur pied pour refaire le plein de nourriture, recharger les batteries et me connecter un peu sur le net… Je devrais repartir dans la pampa d’ici quelques jours.
Pour l’infection, pas de panique ! D’une c’est la première fois que je suis malade depuis mon départ de France (bon, il y avait une fois… la vodka tout ça… ça compte pas, hein ?), mais de deux, merci les cours de pharma et la mère infirmière ! J’ai pris l’habitude de m’auto médicaliser lorsque j’arrivais à diagnostiquer tout seul.
Fortes diarrhées qui ne s’arrêtent pas malgré les antidiarrhéiques : problème intestinal sérieux.
Fièvre + glaires épaisses et abondantes : possible infection.
Ganglions enflés + douleurs aux reins : confirmation d’infection.
Du coup, antibio-intestinaux, antidiarrhéiques, sels de réhydratations et ultra levures. Effet garanti.
Mais mon 24 décembre fut une réelle surprise, avec des rencontres toujours aussi improbables les unes que les autres. J’ai passé Noël en compagnie d’Adeline et Stephane, un jeune couple de français – tous les deux 20 ans. Ils sont arrivés il y a peu en Mongolie, avec pour but d’y rester environ un an et d’y vivre en autonomie maximum, en prenant exemple sur la culture Tsagaan. Une soirée très simple et rafraîchissante, sous leur yourte à échanger sur nos expériences.
Merci beaucoup à vous deux ! Je vous souhaite très sincèrement le meilleur pour la suite.
D’ailleurs, ils sont actuellement à la recherche d’une ONG qui pourrait les inviter en Mongolie, ce qui leur permettrait de rester un an dans le pays et d’accomplir la totalité de leur projet. Si VOUS – lecteurs de ce blog – connaissez une ONG susceptible de pouvoir les aider, contactez-moi rapidement que je puisse les mettre en relation !
DEMANDE DE RANCON – (déconnez pas)
Cet article est très sérieux et à ne pas prendre à la légère !
Je retiens en otage les rennes du Père-Noël !
La situation est très simple. Pas de rennes, pas de traineau. Pas de traineau, pas de cadeaux !
Je demande une rançon de 1 milliard 500 millions euros. Ce qui fait moins d’1 euro par enfant dans le monde (et encore je n’ai pas pris en compte le Bangladesh, dont il paraîtrait que le Père-Noël oubli couramment l’existence). Vous avez jusqu’à ce soir minuit pour faire un virement sur mon compte Paypal.
Reposez tout de suite ce téléphone. Regardez encore le regard suppliant de ce pauvre renne, pensez à tous ces enfants, et réfléchissez-y à deux fois avant d’appeler la police. J’ai un couteau, je répète, j’ai un COUTEAU.
Direction Tsagaannuur et le lac Khövsgöl
Comme vous avez pu le remarquer, depuis 4 jours que je suis à Ulan Bator je n’ai pas beaucoup posté. Et pour cause, j’étais dans une humeur morose à tendance larvaire… je n’avais envi de rien ! Sûrement le contre-coup du bus.
Mais ceci est une époque révolue… et je repars en escapade !
Enfin « escapade » n’est pas vraiment le mot, car pour aller jusqu’à Tsagaannuur en hiver j’ai décidé pour la première fois de faire appel à une agence ! Pour vous peindre brièvement le tableau, lorsque j’ai dit « Bonjour, je suis tout seul, j’ai un micro budget et j’aimerais aller vivre 2 semaines avec les populations Tsaatan. Vous pouvez m’organiser ça ? » ils m’ont regardé d’un oeil étrange et m’ont directement demandé de signer une décharge de responsabilité.
L’agence considère que c’est risqué de faire ça en hiver, la météo étant très incertaine et pouvant facilement descendre à -40°C dans cette région, d’autant plus que les Mongoles n’ont aucun contacts avec les Tsaatan depuis le début de l’hiver et qu’ils ne peuvent m’offrir aucune garantie sur le fait que j’arrive à les trouver.
Je vous vois plisser des yeux et vous demander « Mais qui sont donc les Tsaatans ??? »
Les Tsaatans sont une ethnie quasiment en voie de disparition, dont on estime la population mondiale à environ 300 individus, répartis en une quarantaine de familles. Leur particularité est de vivre dans la taïga à l’extrême nord de la Mongolie (à côté du lac Khövsgöl, aussi appelé la mer de Mongolie) en compagnie de leurs troupeaux de rennes. Ce sont des nomades qui vivent dans des tipis, aux grès de leurs rennes, qui servent à la fois de nourriture, de transport, de monnaie d’échange et de montures.
C’est potentiellement ma dernière excursion en Mongolie, car je compte y rester environ 2 semaines (si j’arrive à les trouver) et mon visa expire dans 3 semaines. Je prends donc un avion pour Murun dans quelques heures, et poursuit ensuite avec 2 jours de route en 4×4 russe.
Si tout se passe bien, je devrais revenir à Murun en fin de semaine pour recharger mes batteries (je n’ai que 6-7 jours d’autonomie). Donc on croise tous les doigts et on se dit à dans 7 jours ?
Et comme dirait mon oncle « Aller voir les Tsaatan, c’est d’enfer ! »
La bise.