My Life
Les népalais sont meilleurs en marketing qu’en photo
Voici le cliché que j’ai retrouvé sur mon appareil, après que le gérant de l’hôtel (où j’ai dormi entre mes 2 jours de moto) m’ait gentiment proposé de me prendre en photo.
Welcome and Good bye Pokara
Arrivé hier soir à Pokara, la deuxième grosse ville touristique du Népal (principalement parce que c’est un point de départ de nombreux treck), je reparts déjà demain. Pour moi comme pour beaucoup de gens, cette ville sert essentiellement de point de halte ou de repos.
Aujourd’hui, après une nuit blanche (à me battre contre les moustiques entre autre), je suis parti de mon hôtel avant le lever du soleil, pour louer une barque locale et partir sur le lac.
Seul à ramer au milieu d’un lac immense, regardant le soleil se lever… il est impossible de vous partager les sensations qui me parcouraient. Enfin serein avec ma solitude et pourtant une envie incroyable de partager ces instants, à ce moment précis ce n’était pas contradictoire, au contraire.
Seul, enfin presque, j’y croisais de temps en temps quelques népalais qui traversaient. J’ai donc passé ma journée sur l’eau… et y ai encore fait de belles rencontres. Une journée paisible et reposante.
Demain je prends la route, à moto, on verra bien où ça me mènera.
La série Nidhogg exposé au Custom Body Show
La série de photo Nidhogg, dévoilé l’été dernier à mon exposition Ceratophrys Cranwelli, sera présenté lors du Custom Body Show.
C’est du jeudi 25 (vernissage) au dimanche 28 mars, à la Raffinerie.
33, rue Colmet-Lépinay
93100 Montreuil
Métro Croix de Chavaux- ligne 9
Exposition, démonstration, concert, happening… vous trouverez tout le programme ici.
Je n’y serais malheureusement pas présent, n’ayant pas trouvé de billet Katmandou-Montreuil. Mais je vous encourage vivement d’aller y faire un tour si vous aimez bien l’univers du tatouage. Un dernier mot pour remercier grandement Joseph qui c’est occupé (et s’occupe) de toute la logistique.
Bienvenu chez le grand-père de Lakpa
Après ma reposante nuit à 0.6€, me voici reparti sur la route pour rendre visite à ma rencontre de la semaine dernière, Lakpa et toute la petite famille.
Sur la route, juste avant une dernière montée redoutable (l’angle du chemin doit avoisiner les 40°, constitué uniquement d’éboulis de pierres, sur environ 700m), je croise un vieux monsieur qui s’amuse à faire peur aux enfants avec sa canne, il en rajoute pour me faire rire. Je tombe sous le charme, sort mon appareil photo, mais il me fait signe que non. Tant pis, j’entame ma montée avec seulement son visage en tête.
Après moult essoufflements et douleurs aux cuisses, me voici enfin arrivé chez Lakpa. Sa belle-sœur me reconnait de suite (lui ayant des problèmes aux yeux, met au moins 20min pour me reconnaitre). Accueillis à bras ouvert, ils me proposent d’aller avec eux chez le grand-père de la famille, pour y diner et y dormir.
Vous voyez venir l’histoire grosse comme un yack, mais oui, que ne fut pas ma surprise lorsque je reconnus le grand-père en question, ce vieux monsieur croisé 3h auparavant, en train de jouer avec les enfants.
Pramuk Lama, 90ans, un personnage sombre et fascinant, ne marmonnait en Tamang uniquement lorsque c’est nécessaire, immobile le reste du temps.
La soirée fut simple, entouré de toute la famille, mangeant le Dal Bhat autour du feu.
Le retour sur Katmandou, le lendemain matin, fut plus solitaire que la dernière fois. D’ailleurs je me suis trompé de chemin à un croisement ; sans aucune indication sur ma carte, les pieds sur un sentier de 25cm de large, d’un côté la paroi, de l’autre la falaise, je ne faisais pas le malin…
Don’t worry, j’ai retrouvé ma piste et suis rentré à Katmandou… avec les horribles 7h de bus.
Et si je repartais pour 4, 5 ou 6 jours ?
Maintenant que j’ai avec mon bébé au complet, je me suis dit qu’il ne serait pas inintéressant de retourner sur les traces de mes anciennes excursions, là où il m’avait manqué…
Me voici reparti pour quelques jours, à travers les montagnes de la vallée de Katmandou. A vrais dire, j’ai bien pris mon ordinateur avec moi, mais c’est qu’aujourd’hui (samedi 13 mars) que je l’ouvre pour la première fois depuis 4 jours. Est-ce un signe que j’éprouve de moins en moins le besoin d’écrire ?
Revenir sur mes traces, c’était immanquablement revoir la famille de Santos, retourner à Nagarkot et pourquoi pas me refaire les dures montés du treck d’Helambou (cette fois-ci chargé comme une mule).
J’ai fait pas mal de choses pendant ces 4 jours, mais n’aimant pas trop écrire au passé, je vais plutôt vous livrer quelques anecdotes en vrac.
- J’ai vu un gamin se coiffer (coupe en brosse ^^) et se graisser les cheveux avec de l’huile de cuisine. Je lui ai décoché un grand sourire, nous qui faisons la guerre aux cheveux gras…
- J’arrive enfin à manger le Dal Bhat (grande assiette de riz avec une soupe aux lentilles, régulièrement accompagné de divers légumes) avec les mains, sans trop en mettre partout.
- J’ai rencontré des militaires qui testaient le nouveau camouflage “buisson ambulant”
(…)
(…)
- Ce n’était pas des militaires
- Si je continue les marches à ce rythme, je vais bientôt avoir des cuisses et des fesses en béton armé, certifié ISO 9001.
- Les népalais mangent très salé, très sucré et TRES chaud… je me brule à chaque fois que je commence le thé (ou tout autre chose) en même temps qu’eux.
- La plupart des bus et camions sont fabriqués par une marque qui s’appelle TATA et un grand-père que j’ai rencontré se faisait appeler Mémé… Mais que fait la police ?
- Aujourd’hui, j’ai fait la plus grosse marche, 7h30 avec 1h de pause à midi. A mon point d’arrivée, je découvre un panneau d’information (très rare ici) pile poil sur le trajet que je viens d’effectuer (c’est sur, dieu essaye de me faire un signe). Il est marqué qu’il faut compter 7h (YEAHAA !!! j’ai mis 30min de moins, avec 22kg sur le dos !) et que ça représente 18km… (là je pleure, je n’ai même pas atteint les 3km/h).
Aujourd’hui, vers la fin de cette (longue) journée, je rencontre 2 VTT (enfin les cyclistes, je n’en suis pas encore à parler aux vélos) qui allaient dans le même village, où je comptais planter ma tente. Ils me conseillent plutôt de dormir en lodge (petits hôtels/restaurants présents sur les chemins de treck). Moi qui voulait faire budget réduit, je demande tout de même le prix “pour voir”, de toute façon je n’ai plus de nourriture avec moi.
60 centimes d’euros pour la nuit, avec en prime de l’eau chaude pour la douche. Hum… Je vais peu-être changer mes plans concernant l’utilisation de ma tente… Bon certes la chambre ressemble plus à une cellule de prison qu’à une chambre d’hôtel. Mais mince, un matelas, des murs et UNE DOUCHE CHAUDE pour 60 centimes !!! (à titre de comparaison, je paye ma chambre à Katmandou 5€ par nuit)
Sur ce, bonne nuit, une dure journée m’attends demain.
Ce que je pense de tout ça
Au début de ce voyage, je vous parlais des enfants qui – à l’aide d’un jeu – mendiaient de l’argent aux passants. Certains donnent, un peu, beaucoup ou rien du tout, touristes et locaux confondus. Cet exemple n’est en fait qu’un prétexte pour vous livrer mes pensées sur ce sujet qui me tient à cœur, la mendicité.
Je n’ai de leçon à donner à personne, je veux juste partager ce que je pense (aujourd’hui, dans ma situation actuelle) ainsi que ma maigre expérience de voyageur.
Je suis absolument contre la mendicité. Tout comme je refuse que mon bonheur soit tributaire des autres, je pense qu’il est important, pour chaque personne, de se battre pour obtenir son autonomie.
L’autonomie, c’est ce qu’on est censé acquérir en grandissant, en s’émancipant de ses parents.
Réussir a être autonome, car c’est un effort, est aussi la meilleure manière pour ensuite transmettre ce qu’on a appris. Et la transmission est à mes yeux, l’une des choses les plus importantes qu’on puisse faire pour les autres.
Je suis donc contre la mendicité et il en va de même pour les actions qui l’encouragent. Elle n’aide personne sur le long terme, elle ne fait que soulager de façon très éphémère (le mendiant, ainsi que notre bonne conscience).
Et comme disait un vieux chinois:
Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. Avec un poisson il pourra manger une fois, avec la pêche il pourra manger tous les jours.
J’aimerais bien ajouter, “par contre, ne lui donne pas d’argent, il pourrait s’acheter une bouteille de vin et ne plus avoir faim”.
Certain diront que si on donne un peu d’argent à un mendient, il pourra avec l’accumulation, se payer à manger, se laver, s’acheter de nouveaux vêtements et chercher un travail. Mais lorsque je regarde autour de moi, à Paris, ici ou à Ouagadougou… j’ai du mal à croire en cette théorie. Je pense plutôt que la mendicité encourage la mendicité.
Un exemple concret, ici à Katmandou, une touriste française me raconte l’histoire suivante :
Je me promenais dans les rues de Katmandou avec une amie, quand on tombe nez à nez avec de jeunes enfants qui sniffaient de la colle. Ils étaient là, plusieurs à se défoncer la tête avec de la colle. Mon amie, écœuré par la situation, s’empressa de donner un billet de 1000 roupies, au premier qui avait tendu la main.
Si j’avais rencontré l’amie en question, je lui aurais bien mis 3 claques. Pourquoi voulez-vous que ces enfants arrêtent, si se défoncer à la colle leur rapporte en plus de l’argent ???
(pour information, 1000 NRP représente environ une quinzaine de repas dans un petit resto de rue)
Si je vous étale ici mes pensées, c’est aussi parce que je suis face à un cas de conscience. J’ai découvert au Népal, que l’Hindouisme et le Bouddhisme (les deux principales religions) encouragent la mendicité et le dons. Il est donc dans les mœurs – et plutôt bien vu – de ne vivre que de mendicité, comme le font les Sadous indiens.
Alors que faire ? Suivre mes convictions personnelles, tout en sachant que ça ne changera absolument rien, ou bien m’intégrer le mieux possible et adopter les mœurs locales ?
Je vais ENFIN pouvoir travailler
Mon précieux, mon précieux… après plus de 2 mois de galère, j’ai enfin cet objectif entre les mains !
J’ai pesté contre un vendeur eBay, contre les boutiques parisiennes, contre FedEx et enfin contre la douane népalaise… une longue histoire, pleine de rebondissements, que je vais vous conter.
Voici la version courte : J’ai commandé cet objectif il y a 2 mois, aux US, via eBay. L’objectif n’est jamais arrivé, le vendeur soutient mordicus qu’il l’a envoyé (bizarrement, le numéro de suivi ne fonctionne pas).
Attendant jusqu’au dernier moment ce colis, je ne suis allé que le dernier jour avant mon départ, dans les boutiques d’occasions parisiennes, pour m’apercevoir qu’elles étaient TOUTES fermé le lundi.
Tant pis, je n’ai plus le choix, je part sans, mon ami Kapoué me proposant de l’acheter au Japon pour me l’envoyer directement à Kathmandou.
Communication par mail, réponses tardives suite à mes excursions sans accès au net. On arrive finalement à se mettre d’accord sur le model, le transporteur (la poste népalais m’ayant été très fortement déconseillé), le payement et tout.
Une fois le colis parti, FedEx annonce 6 jours de transport, je prends mon mal en patience.
EPIC FAIL by FedEx, 6 jours plus tard donc :
Moi, tel un chien affamé, dès que je vois le livreur de FedEx arriver :
– C’est pour moi, c’est pour moi, là, ici !
– Bonjour, pouvez-vous signer ici, ici, et ici.
(je signe, avec la petite goutte de bave au coin de la bouche)
– Et… il est où mon colis ?
– Votre colis ? A l’aéroport je pense, il faut que vous alliez le chercher.
– Mais ? Je viens de signer un accusé de réception !?!
– Oui, vous en aurez besoin pour les douane à l’aéroport.
(ne pas le taper, rester calme, ne pas le taper…)
La femme du gérant de mon hôtel (qui est népalaise) vient pour m’aider. Elle discute avec le livreur et me confirme que mon colis est toujours à l’aéroport. Mais le service n’est ouvert que jusqu’a 14h, il est 16h. Ah oui, et puis demain c’est férié… T_T
Résultat, ce matin je fonce à l’aéroport en taxi ! Après avoir navigué entre 4 bureaux administratifs, on me dit qu’il n’est finalement pas ici, mais dans la zone “cargo”… 3km plus loin. Qu’à cela ne tienne je ne suis plus à ça prêt.
J’arrive à la zone cargo et là j’apprends que le service n’ouvre pas avant 11h… il est 9h30. Je discute avec quelques mecs qui traînent par là, ils regardent mes papiers et essayent d’estimer les frais de douane que je vais devoir payer. “HEIN ?!?” Ils estiment le tout à quelques 200€ (tous frais administratifs confondus). J’explique que ce n’est pas un achat commercial, mais un cadeau d’un ami, juste un colis personnel. Ils me rigolent au nez “Tu crois vraiment que ça change quelque chose ici ?”
Il me reste une heure à attendre, j’ai à peine 70€ en poche, il n’y a pas de distributeur à 5km à la ronde, j’ai envie de pleurer.
Finalement, en arrachant les feuilles où figure la valeur de l’objectif, en mettant les factures dans mes poches, j’ai réussi à négocier et m’en suis sorti pour environ 55€ de frais divers… et en ayant fait poireauté mon taxi plus de 3h.
Il est là, je suis zen. Demain je prends ma carte du Népal, je fais mon sac, et le voyage va pouvoir enfin commencer.
La viande, c’est la force
The Yellow House (mon QG), Katmandou, 21h36, pendant le barbecue du samedi soir :
(Aparté : les népalais mangent très peu de viande, bien trop chère et pas toujours très fraiche)
Mon voisin de table : Arggg, ce que c’est bon de manger de la bonne viande !
Moi : C’est clair, La viande c’est la force !
Lui : Boulet, Tome 3.
Et voici comment reconnaitre un français, fan de la même culture que moi >_<
Adepte de la grande littérature, voici les 4 livres que j’ai emmené pour mon voyage :
- Le guide du routard 2009 : Népal / Tibet
- Boulet, Tome 1 : Born to be a larve
- Boulet, Tome 2 : Le petit théâtre de la rue
- Boulet, Tome 3 : La viande c’est la force
Je viens de terminer le Tome 3, il ne reste plus que la partie “Tibet” du guide du routard à lire… shit.
Le saviez-vous : 12 heures de coupures d’électricités (par jour)
Le Nepal est un pays correctement fournis en barrages hydroélectriques, et pourtant tous les habitants subissent en moyenne 12h de coupures d’électricités par jour.
La raison à cela, les barrages ont été construits avec l’aide de l’Inde, et celle-ci importe plus de la moitié de la production (en fonction de vieux accord préétablis).
Le comble dans cette histoire, c’est que les Népalais deviennent de gros consommateurs de piles… fabriquées pour la plupart en Inde.
Retour sur Katmandou, après la nuit chez Lakpa
Ma journée d’hier ayant été plus courte que prévu, je reprends ma carte au petit matin, pour planifier le retour via Melamchi Pul. Lakpa et son petit frère me conseillent plutôt d’aller à Galthum pour prendre le bus… mais aucun chemin sur ma carte. =/
Tant pis, je suis leur conseil avec détermination, bien décidé à demander mon chemin à TOUS les locaux que je rencontrerais.
Bingo, je croise sur le chemin 2 personnes qui allaient à Gatlhum, avec qui j’ai donc fait le chemin du retour. Ils me font passer par des chemins impraticables, dont je comprends maintenant pourquoi ils n’étaient pas sur la carte.
Expérience assez surréaliste, de les voir galoper comme des dingue à travers les éboulis de pierre, alors que je peine à poser mes pieds correctement. (PS : je suis équipé de super chaussures de marche, et eux de claquettes de plage… no comment).
On s’arrête dans un petit village, je suis invité avec eux à prendre un verre de thé. Il y a un couffin sur la table, pleins de gens autour. Personne ne parle anglais. Je ne parle pas et ne comprend pas le népali. Je suis là, seul et pourtant entouré d’eux, devant ce couffin. Moment de sourire et de sérénité **.
Le retour en bus fut éprouvant, 6h mal assis, dans les bouchons… à l’avant à côté du klaxon.