L’archétype du soi
Le soi est un concept utilisé en psychanalyse, selon différentes acceptions, variables en fonction des courants de pensée de cette science. C’est Carl Gustav Jung qui, le premier, utilisa ce terme dans le sens d’un concept ; il en fit par la suite l’un des piliers de sa psychologie analytique.
« le soi est la donnée existant a priori dont naît le moi. Il préforme en quelque sorte le moi. Ce n’est pas moi qui me crée moi-même : j’adviens plutôt à moi-même. »(C.G. Jung, « Le symbole de la transsubstantiation dans la messe », in Les racines de la conscience, Paris, Buchet Chastel, 1971, p.281)
Le Soi est un concept limite qui regroupe en un même ensemble le conscient et l’inconscient : inconscient personnel et inconscient collectif. Il traduit l’expérience de la totalité, la capacité de représentation de la totalité, autant que le processus psychique qui va dans le sens d’une conscience englobant de plus en plus d’éléments inconscients. Le Soi intervient dans le processus d’individuation ; il en est le moteur, l’organisateur et, dans une certaine mesure, le but.
Le Soi est ainsi l’archétype de la conscience et du moi. Le rapport du Moi au Soi est décrit par Jung soit comme celui de la terre tournant autour du soleil, soit comme celui d’un cercle inclu dans un autre cercle de plus grand diamètre, soit encore comme le fils par rapport au père. Dans ce dernier cas, l’image n’est complète que lorsque l’on considère que le Soi n’advient à la conscience que par un travail de confrontation du Moi avec ses autres archétypes (animus et anima, persona, etc.), un travail de « décantation » du Moi ; le Soi est donc aussi, à la fin du processus d’individuation, d’une certaine manière, le fils du Moi (“Filius Philosophorum”).
En tant que totalité, le Soi est nécessairement paradoxal : toute qualité qui lui est attribuée s’y voit accompagnée de son opposé ; seule la capacité de direction de la conscience du Moi permet la différenciation entre les contraires, et révèle donc cet aspect paradoxal du Soi, plus précisément de la conscience que l’on peut en avoir.
2 commentaires
OA…
trop beau, je kiff…