Pokara
Le maillot jaune
Ca fait deux étapes que nous portons le maillot jaune, et pourtant ça ne ressemble pas beaucoup au tour de France !
C’est mon père qui a pensé à prendre des gilets de sécurité routière. C’est jaune, c’est moche et ça va avec rien, mais ça sauve des vies (a dit Monsieur Lagarfeld). En tout cas, ici c’est une excellente idée, car que ce soit dans les nuées de motos népalaises ou au coin de chaque virage en lacet, je sais en un coup de rétro si mon poussin est toujours derrière moi. Et ça c’est bien !
Montrer tête blanche
Depuis mon précédent billet sur le blog, je me suis reposé, j’ai profité et j’ai engloutie des tonnes de “Mix Fruit with Curd”. Mais pas que…
En réalité, j’ai surtout posé mon appareil photo et laissé mon ordinateur de côté, pour sauter de l’autre côté de la barrière… et me transformer en guide touristique.
Retour sur mes traces pour voir le pays autrement, réfléchir à ce qui a changé depuis 3 mois, redécouvrir Kathmandou, Pokara, Sarankot et j’en passe.
Une règle dit que l’ont a intégré quelque chose, à partir du moment où on arrive à l’expliquer et le transmettre clairement. J’ai donc tenté l’exercice, et transmettre ce que j’ai appris de ce pays, une partie de son histoire et la culture de ses habitants. Ce n’est pas à moi qu’il faudra demander si j’ai bien intégré tout ça, mais je l’aurais au moins fait avec passion et plaisir.
Pour cette dernière partie de mon voyage – alors que j’ai toujours voulu m’intégrer un maximum à la population locale – j’ai pour une fois remercié mes origines occidentales.
L’histoire politique du Népal n’étant pas des plus simple, je vous épargnerais les explications, mais une grève générale vient d’être décrété il y a quelques jours dans tout le pays. Fermeture de tous les commerces et services (ouverture autorisé entre 18 et 20h pour la survie des habitants) et surtout l’interdiction formelle de circuler à véhicule, exception faite pour les vélos. En d’autres mots : la vie des népalais est temporairement suspendu pour une durée indéterminée.
Ayant loué une moto pour aller dans les montagnes, jusqu’à Tatopani… et il fallait bien rentrer sur Pokara, puis sur Kathmandou pour le vol de retour. Le seul moyen pour revenir, a été de rouler au pas et de relever la visière du casque à chaque village et barrage de Police – tout en se faisant tout de même huer par certains locaux.
Merci ma barbe et mes yeux bleu…
Quand je vous disais que les matins étaient magiques…
Voici à quel spectacle j’ai eu droit ce matin, en sortant de mon abri de montagne, trouvé la veille.
Il a plu cette nuit, le ciel était dégagé, levée de soleil au-dessus de l’Himalaya. A vôtre droite, vous pouvez apercevoir le lac de Pokara (sur lequel j’avais passé la journée en barque) et à votre gauche le début du massif des Annapurnas (8000m d’altitude).
N’ayant plus d’eau ni de nourritures depuis la vieille, il fallait bien que je bouge pour trouver de quoi me rassasier. Ma carte étant vraiment nul, je me suis dirigé en direction des premières maisons que j’apercevais au loin.
Je suis arrivé dans le village de Panchase Bhanjyang. Quelques maisons, et oh bonheur, une lodge (petit hôtel d’étape) qui faisait restaurant. Petit village paisible au milieu des montagnes, l’endroit parfait pour faire ses exercices de Yoga, non ?
Cette lodge avait justement une bonne carte de la région. Ni une ni deux, je la prends en photo pour le retour à Pokara, que j’ai entamé juste après un bref petit déjeuner et un remplissage de gourde.
Méa-culpa pour les porteurs
Dans un billet précédent, je disais que les hommes ne travaillent pas beaucoup, comparé aux femmes. Certes, je maintiens cette impression, sauf que…
Comme dans la plupart des populations, beaucoup de métiers réservés à un sexe. Et bien c’est le cas pour les porteurs, qui font un métier d’une rare bravoure. Ils sont de plus (en général) très mal équipés.
Ici, beaucoup de villages ne sont joignables que par des sentiers, aucun véhicule ne peut y monter. Tout y est alors acheminé à dos de porteurs, que ce soit la nourriture, des meubles ou même les matériaux de construction.
Attention, les sherpas ou Sherpas ne sont pas des porteurs. Porteur est un métier.
- Les Sherpas sont une ethnie népalaise vivants dans les montagnes de l’Himalaya
- Le sherpa dans une équipe de treck, est le second du guide, son assistant.
Aujourd’hui, des chemins, des escaliers à n’en plus finir et beaucoup de rencontres pour m’indiquer ma route. Et puis d’un coup, en début d’après midi, la brume est arrivée. Je comptais continuer ma route, mais le tonnerre grondant déjà, j’ai préféré m’arrêter dans un petit abri de montagne, pour y passer la nuit.
Je vous écris depuis ce petit abri, après avoir vécu un échec cuisant, dont je peine à me remettre. Je n’ai pas réussi à allumer mon feu… Je crois que c’est la première fois que je n’arrive pas, après 2h de tentatives, à allumer un feu. J’ai utilisé mon briquet au magnésium, un briquet à essence, et même par désespoir, les pages “Tibet” du guide du routard (que tous les tibétains et routards me pardonnent).
Heureusement que j’ai un très bon duvet de montagne, car je sens que je vais cailler cette nuit… =/
En route pour 3 jours dans la vallée de Pokara
De retour après mon séjour en moto à Bardia, j’ai dû faire face à un changement de planning important. Du coup je suis un peu bloqué à Pokara pour 4-5 jours.
J’en ai profité pour faire des lessives, m’avancer sur du boulot, mais je n’allais pas rester 5 jours sans bouger. Ce matin avant le levé du soleil, je suis parti sac sur le dos dans les montagnes environnantes.
En route pour une excursion improvisée. Je connais à peine les étapes, et ma carte de la région est vraiment à chier. Pas de soucis, mieux qu’une bonne carte : demander son chemin aux locaux. Bon certes, cette technique à une faille : lorsque vous vous retrouver à un croisement et qu’il n’y a personne à 5km à la ronde…
Du coup, je me suis un peu perdu et retrouvé dans des sentiers impraticables, voir plus de sentiers du tout parfois. J’ai dû couper à travers la forêt, en suivant ma boussole.
Je n’ai rencontré que très peu de gens durant cette journée de marche, frustrant pour moi qui aime faire du portrait… sans compter qu’en ce moment le temps est très chargé, on ne voit même pas le paysage.
J’ai traversé la moitié du Népal en moto
Après 2 jours en moto, je suis enfin arrivé dans cet endroit qui me tenait à coeur, la jungle népalaise. Je viens de m’installer à proximité du parc national de Bardia, je vous en reparlerais bientôt.
Pour le moment j’ai besoin de repos, j’ai encore les bras qui vibrent. Avec 500km au compteur, j’ai presque traversé la moitié du Népal. Allant de la petite route sinueuse de montagne, jusqu’à la ‘”grosse” route à travers champs, en passant par des sentiers sablonneux, il y en avait pour tous les goûts.
Pour la première partie, c’était une route telle que les motards en rêvent. Pensez montagne, paysages saisissants, route en lacet, virages serrés, genoux dans le virage, passages de vitesses soutenus… en y ajoutant : grosses TATA indiennes, nids d’autruches en plein milieu de la route et conducteurs sans permis. A déconseiller d’urgence pour ceux qui voulaient apprendre la conduite.
Le deuxième jour ressemblait plus à ce qu’on a l’habitude en France, sur nos routes de campagne, en y ajoutant bien sûr des passages dans le sable digne d’un Paris-Dakar, un minuscule pont en bambou où j’ai hésité 3 fois avant d’y aller (en priant le ciel qu’il ne s’écroule pas), pour finir par des traversées de rivières.
C’était sportif, très long, mais bien sympa **.
Welcome and Good bye Pokara
Arrivé hier soir à Pokara, la deuxième grosse ville touristique du Népal (principalement parce que c’est un point de départ de nombreux treck), je reparts déjà demain. Pour moi comme pour beaucoup de gens, cette ville sert essentiellement de point de halte ou de repos.
Aujourd’hui, après une nuit blanche (à me battre contre les moustiques entre autre), je suis parti de mon hôtel avant le lever du soleil, pour louer une barque locale et partir sur le lac.
Seul à ramer au milieu d’un lac immense, regardant le soleil se lever… il est impossible de vous partager les sensations qui me parcouraient. Enfin serein avec ma solitude et pourtant une envie incroyable de partager ces instants, à ce moment précis ce n’était pas contradictoire, au contraire.
Seul, enfin presque, j’y croisais de temps en temps quelques népalais qui traversaient. J’ai donc passé ma journée sur l’eau… et y ai encore fait de belles rencontres. Une journée paisible et reposante.
Demain je prends la route, à moto, on verra bien où ça me mènera.