locaux
Montrer tête blanche
Depuis mon précédent billet sur le blog, je me suis reposé, j’ai profité et j’ai engloutie des tonnes de “Mix Fruit with Curd”. Mais pas que…
En réalité, j’ai surtout posé mon appareil photo et laissé mon ordinateur de côté, pour sauter de l’autre côté de la barrière… et me transformer en guide touristique.
Retour sur mes traces pour voir le pays autrement, réfléchir à ce qui a changé depuis 3 mois, redécouvrir Kathmandou, Pokara, Sarankot et j’en passe.
Une règle dit que l’ont a intégré quelque chose, à partir du moment où on arrive à l’expliquer et le transmettre clairement. J’ai donc tenté l’exercice, et transmettre ce que j’ai appris de ce pays, une partie de son histoire et la culture de ses habitants. Ce n’est pas à moi qu’il faudra demander si j’ai bien intégré tout ça, mais je l’aurais au moins fait avec passion et plaisir.
Pour cette dernière partie de mon voyage – alors que j’ai toujours voulu m’intégrer un maximum à la population locale – j’ai pour une fois remercié mes origines occidentales.
L’histoire politique du Népal n’étant pas des plus simple, je vous épargnerais les explications, mais une grève générale vient d’être décrété il y a quelques jours dans tout le pays. Fermeture de tous les commerces et services (ouverture autorisé entre 18 et 20h pour la survie des habitants) et surtout l’interdiction formelle de circuler à véhicule, exception faite pour les vélos. En d’autres mots : la vie des népalais est temporairement suspendu pour une durée indéterminée.
Ayant loué une moto pour aller dans les montagnes, jusqu’à Tatopani… et il fallait bien rentrer sur Pokara, puis sur Kathmandou pour le vol de retour. Le seul moyen pour revenir, a été de rouler au pas et de relever la visière du casque à chaque village et barrage de Police – tout en se faisant tout de même huer par certains locaux.
Merci ma barbe et mes yeux bleu…
Dernière excursion dans la vallée de Katmandou
Après le trek du tour des Annapurnas, me voici de retour à Katmandou pour quelques jours. J’en profite pour me faire une dernière excursion dans la vallée, plus au sud, jusqu’à Namo Bouddha. Mais ce retour à Katmandou me sert aussi et surtout à avoir des connexions internet (un peu) plus stable et pouvoir répondre aux nombreux emails accumulés.
Il me reste encore 2 semaines au Népal avant que mon visa ne se finisse. Mes différents projets et reportages touchent à leur fin, j’ai donc envie de garder ces 2 dernières semaines rien que pour moi. Le blog sera un peu moins mis à jour. D’ailleurs le blog ne prend pas fin à mon retour ! Je compte bien y publier quelques contre-rendus (financier, matériel, réflexions post-voyage et conseils) et pourquoi pas envisager une suite ?
Cette dernière excursion dans la vallée m’a fait du bien, et ne fait que confirmer ce que je pensais déjà : c’est en sortant des sentiers battus qu’on peux réellement rencontrer les gens.
Je ne sais pas si vous aviez remarqué, mais lors du trek dans les Annapurnas, très peu de portraits ont été publiés. Et pour cause, c’est un circuit très touristique ! Et donc, très compliqué d’y rencontrer “vraiment” les habitants de la région. Je ne me plaindrais pas, les paysages étaient eux au rendez-vous et c’était loin de me déplaire.
Prendre le temps, s’arrêter, discuter, partager un thé ou une simple gorgé d’eau. Voilà ce que j’aime plus que tout dans le voyage : les rencontres humaines. **
Retour sur Katmandou, après la nuit chez Lakpa
Ma journée d’hier ayant été plus courte que prévu, je reprends ma carte au petit matin, pour planifier le retour via Melamchi Pul. Lakpa et son petit frère me conseillent plutôt d’aller à Galthum pour prendre le bus… mais aucun chemin sur ma carte. =/
Tant pis, je suis leur conseil avec détermination, bien décidé à demander mon chemin à TOUS les locaux que je rencontrerais.
Bingo, je croise sur le chemin 2 personnes qui allaient à Gatlhum, avec qui j’ai donc fait le chemin du retour. Ils me font passer par des chemins impraticables, dont je comprends maintenant pourquoi ils n’étaient pas sur la carte.
Expérience assez surréaliste, de les voir galoper comme des dingue à travers les éboulis de pierre, alors que je peine à poser mes pieds correctement. (PS : je suis équipé de super chaussures de marche, et eux de claquettes de plage… no comment).
On s’arrête dans un petit village, je suis invité avec eux à prendre un verre de thé. Il y a un couffin sur la table, pleins de gens autour. Personne ne parle anglais. Je ne parle pas et ne comprend pas le népali. Je suis là, seul et pourtant entouré d’eux, devant ce couffin. Moment de sourire et de sérénité **.
Le retour en bus fut éprouvant, 6h mal assis, dans les bouchons… à l’avant à côté du klaxon.
Bienvenu chez Santos
Suite de la petite excursion à Nagarkot, après le levé de soleil, l’école qui surgit de nulle part, me voici arrivé au temple de Sangu Narayan (magnifique d’ailleurs).
Traditionnellement, je me pose et un pseudo-guide vient me voir pour essayer de me proposer ses services. Je dis non tout de suite – je déteste cette attitude, si j’ai besoin d’un guide je sais où en trouver. Mais il s’installe, commence à discuter avec moi. Je lui dis que je voyage avec un minimum d’argent, et que je ne sais même pas si j’aurai assez d’argent pour prendre le bus pour Katmandou, il ne faut donc pas trop que je tarde, si je veux en faire un maximum à pied.
Et là, spontanément, il me dit qu’il aime les gens qui voyagent sans argent, alors je pourrais rester dormir ici et manger avec sa famille ? Comme ça je repartirais demain en pleine forme. J’hésite… et puis pourquoi pas ?
Je passe la fin d’après midi au Temple avec lui, puis là soirée chez lui dans son village natal, avec sa femme et ses enfants.
Je mange avec eux, cuisine végétarienne (la viande est trop chère), pour la première fois rien qu’avec les doigts (j’ai encore des progrès à faire, j’en ai foutu partout), je discute de ses projets…
La soirée se termine sur une partie de “Goats and Tigers” avec son fils. (erratum, j’avais marqué Ghosts au lieu de Goats, erreur corrigé)
La journée du lendemain fut inoubliable, mais je la garderais pour moi. J’en ai pleuré des larmes de sang, sauf que là ce n’était pas au sens figuré.
Boussole save my life
Et me voici en direction de Sangu Narayan, suite de l’excursion pour voir le levé de soleil depuis Nagarkot. Levé à 5h (ceux qui me connaissent savent qu’il est là le véritable exploit) pour ne pas louper une miette de la brume mélangé au soleil ; j’étais prêt à repartir avec mon sac de 20kg sur le dos à 9h.
Pourquoi être parti avec 20kg alors que je ne restais que 2 jours ? Et bien tout simplement pour tester ma capacité à tenir la charge. Sincèrement, j’en ai vraiment chié…. mais c’est “faisable”. C’est ça aussi de ne pas faire de sport pendant l’année…
Je ne suis pas trop du genre à demander ma route (masculin complexe inside), mais on perd vite cette mauvaise habitude lorsque se tromper de route peux représenter jusqu’à 30min de souffrance supplémentaire.
Avant de continuer mon récit, je vais me faire 2 petites notes pour plus tard :
– Un népalais qui parle anglais ne sait pas forcément lire une carte.
– Un népalais qui dit savoir lire une carte… ne sait pas forcément lire une carte.
Je me disais aussi que c’était étrange d’avoir avancé aussi vite… mais bon, on fait confiance aux locaux, hein ? Après 20 minutes de marche sur un chemin qui descendant lentement (alors que ma carte indiquait une légère montée… bizarre) j’ai préféré faire quelques vérifications d’azimute avec ma boussole.
Effectivement, je n’étais absolument pas là où le mec m’avait indiqué et le chemin qu’il m’avait conseillé ne menait… nulle part (sur ma carte du moins).
Au lieu de faire demi-tour, je prie un autre petit chemin, qui devait en théorie me ramener sur la route que je suivais initialement. Et là, Oh surprise ! Je tombe sur une école de village.
Invité par le directeur, il me présente à toutes les classes, m’invite à boire le thé (oui oui, au beurre de Yack) et tape la discute pour savoir ce que je pense de son école. Un petit moment magique, reposant et inespéré.
Je reprie ma route, le sourire aux lèvres, prêt à affronter les chemins avec mes 4 ampoules.