marche
En route pour 3 jours dans la vallée de Pokara
De retour après mon séjour en moto à Bardia, j’ai dû faire face à un changement de planning important. Du coup je suis un peu bloqué à Pokara pour 4-5 jours.
J’en ai profité pour faire des lessives, m’avancer sur du boulot, mais je n’allais pas rester 5 jours sans bouger. Ce matin avant le levé du soleil, je suis parti sac sur le dos dans les montagnes environnantes.
En route pour une excursion improvisée. Je connais à peine les étapes, et ma carte de la région est vraiment à chier. Pas de soucis, mieux qu’une bonne carte : demander son chemin aux locaux. Bon certes, cette technique à une faille : lorsque vous vous retrouver à un croisement et qu’il n’y a personne à 5km à la ronde…
Du coup, je me suis un peu perdu et retrouvé dans des sentiers impraticables, voir plus de sentiers du tout parfois. J’ai dû couper à travers la forêt, en suivant ma boussole.
Je n’ai rencontré que très peu de gens durant cette journée de marche, frustrant pour moi qui aime faire du portrait… sans compter qu’en ce moment le temps est très chargé, on ne voit même pas le paysage.
Et si je repartais pour 4, 5 ou 6 jours ?
Maintenant que j’ai avec mon bébé au complet, je me suis dit qu’il ne serait pas inintéressant de retourner sur les traces de mes anciennes excursions, là où il m’avait manqué…
Me voici reparti pour quelques jours, à travers les montagnes de la vallée de Katmandou. A vrais dire, j’ai bien pris mon ordinateur avec moi, mais c’est qu’aujourd’hui (samedi 13 mars) que je l’ouvre pour la première fois depuis 4 jours. Est-ce un signe que j’éprouve de moins en moins le besoin d’écrire ?
Revenir sur mes traces, c’était immanquablement revoir la famille de Santos, retourner à Nagarkot et pourquoi pas me refaire les dures montés du treck d’Helambou (cette fois-ci chargé comme une mule).
J’ai fait pas mal de choses pendant ces 4 jours, mais n’aimant pas trop écrire au passé, je vais plutôt vous livrer quelques anecdotes en vrac.
- J’ai vu un gamin se coiffer (coupe en brosse ^^) et se graisser les cheveux avec de l’huile de cuisine. Je lui ai décoché un grand sourire, nous qui faisons la guerre aux cheveux gras…
- J’arrive enfin à manger le Dal Bhat (grande assiette de riz avec une soupe aux lentilles, régulièrement accompagné de divers légumes) avec les mains, sans trop en mettre partout.
- J’ai rencontré des militaires qui testaient le nouveau camouflage “buisson ambulant”
(…)
(…)
- Ce n’était pas des militaires
- Si je continue les marches à ce rythme, je vais bientôt avoir des cuisses et des fesses en béton armé, certifié ISO 9001.
- Les népalais mangent très salé, très sucré et TRES chaud… je me brule à chaque fois que je commence le thé (ou tout autre chose) en même temps qu’eux.
- La plupart des bus et camions sont fabriqués par une marque qui s’appelle TATA et un grand-père que j’ai rencontré se faisait appeler Mémé… Mais que fait la police ?
- Aujourd’hui, j’ai fait la plus grosse marche, 7h30 avec 1h de pause à midi. A mon point d’arrivée, je découvre un panneau d’information (très rare ici) pile poil sur le trajet que je viens d’effectuer (c’est sur, dieu essaye de me faire un signe). Il est marqué qu’il faut compter 7h (YEAHAA !!! j’ai mis 30min de moins, avec 22kg sur le dos !) et que ça représente 18km… (là je pleure, je n’ai même pas atteint les 3km/h).
Aujourd’hui, vers la fin de cette (longue) journée, je rencontre 2 VTT (enfin les cyclistes, je n’en suis pas encore à parler aux vélos) qui allaient dans le même village, où je comptais planter ma tente. Ils me conseillent plutôt de dormir en lodge (petits hôtels/restaurants présents sur les chemins de treck). Moi qui voulait faire budget réduit, je demande tout de même le prix “pour voir”, de toute façon je n’ai plus de nourriture avec moi.
60 centimes d’euros pour la nuit, avec en prime de l’eau chaude pour la douche. Hum… Je vais peu-être changer mes plans concernant l’utilisation de ma tente… Bon certes la chambre ressemble plus à une cellule de prison qu’à une chambre d’hôtel. Mais mince, un matelas, des murs et UNE DOUCHE CHAUDE pour 60 centimes !!! (à titre de comparaison, je paye ma chambre à Katmandou 5€ par nuit)
Sur ce, bonne nuit, une dure journée m’attends demain.
Retour sur Katmandou, après la nuit chez Lakpa
Ma journée d’hier ayant été plus courte que prévu, je reprends ma carte au petit matin, pour planifier le retour via Melamchi Pul. Lakpa et son petit frère me conseillent plutôt d’aller à Galthum pour prendre le bus… mais aucun chemin sur ma carte. =/
Tant pis, je suis leur conseil avec détermination, bien décidé à demander mon chemin à TOUS les locaux que je rencontrerais.
Bingo, je croise sur le chemin 2 personnes qui allaient à Gatlhum, avec qui j’ai donc fait le chemin du retour. Ils me font passer par des chemins impraticables, dont je comprends maintenant pourquoi ils n’étaient pas sur la carte.
Expérience assez surréaliste, de les voir galoper comme des dingue à travers les éboulis de pierre, alors que je peine à poser mes pieds correctement. (PS : je suis équipé de super chaussures de marche, et eux de claquettes de plage… no comment).
On s’arrête dans un petit village, je suis invité avec eux à prendre un verre de thé. Il y a un couffin sur la table, pleins de gens autour. Personne ne parle anglais. Je ne parle pas et ne comprend pas le népali. Je suis là, seul et pourtant entouré d’eux, devant ce couffin. Moment de sourire et de sérénité **.
Le retour en bus fut éprouvant, 6h mal assis, dans les bouchons… à l’avant à côté du klaxon.
2ème jour de marche en solo, la déprime me guette
Il est très étrange de s’apercevoir que mes pensées reviennent de manières récurrentes, toujours les mêmes pensées dans les mêmes situations. Par exemple je vais penser toujours aux mêmes personnes devant un beau paysage, ou toujours aux mêmes sujets dans un bus.
Moi qui pensait que l’effort me viderait la tête, au contraire mon cerveau fonctionne 10 fois plus vite. En marchant, je n’ai rien d’autre à faire qu’à penser. Au passé, au futur, mais beaucoup de mal à me concentrer sur le présent. J’ai donc beaucoup ressassé de “pourquoi”, de “et si” et de “et merde”.
Même le Malin a placé des pièges sur ma route. J’ai presque pas hésité, et puis de toute façon je n’avais pas de dollars sur moi…
Bon bon bon, c’est pas le tout, mais j’ai aussi vu des choses sympa sur ma route.
Comme ces paysages népalais, qui me font penser aux maquettes d’étudiants en architecture. Vous ne trouvez pas qu’avec ces cultures en escalier, on a l’impression que les montagnes sont faites d’empilement de cartons plume ?
En tout cas j’ai trouvé pour dormir, un endroit encore plus sympa que la nuit dernière…
En route pour un mini-treck de 3 jours
Katmandou n’est pas une ville qui me botte particulièrement, trop bruyante, trop de monde, trop polluée…
Le fameux colis en provenance du Japon étant déjà sur la route, il me fallait encore attendre 5 jours ici pour le recevoir. L’expérience de la première excursion, bien qu’un peu difficile, me donna envie de renouveler l’aventure. Me voici parti pour Sundarijal, sur les pistes du treck d’Helambu !
J’y ai encore croisé une école, une petite école de montagne avec une seule classe. Toujours très intéressant de discuter avec l’institutrice, mais pour elle encore bien trop peu d’élèves sont scolarisés, surtout dans les petits villages.
Sac à dos plus léger, corps un peu mieux préparé, tente et matériel autonome pour faire low-budget. Et bien ça ne m’a pas empêché d’en chier un max. Montés et descentes très abruptes (environ 1500m de dénivelé) sur tous type de chemins. Autant vous dire que dès que j’ai trouvé un endroit sympa pour poser ma tente, je n’ai pas réfléchi longtemps.
T’a vu Ruben, j’ai pas oublié tes conseils… ou du moins je m’en suis souvenu sur place. Bâtons de marche home-made, toujours très pratique ce Leatherman.
Le montage et le démontage de la tente m’a valu la curiosité et l’excitation de tous les enfants du village. Deux d’entre eux ont même insisté pour la plier avec moi.