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Bienvenu chez AP Moto
AP Moto, c’est le garage qui a recueilli et réparé ma moto « Barbara ». Une équipe de 3 jeunes mecs passionnées, qui se sont démenés comme des fous pour trouver un nouveau moteur compatible. Ils sont même allés jusqu’à me créer un fan-club sur un forum moto polonais… pour dire !
Les Africa-Twin ça ne court pas les rues en Pologne, et les prix sont aussi voir plus cher qu’en France. Du coup c’est un moteur quasi-neuf qu’a reçu Barabara, un modèle de 2003 (alors qu’elle est de 93) avec seulement 5000 km, qui a dû recevoir quelques modifications pour être 100% compatible. On en a profité pour faire quelques réglages et bricoler une réparation pour mon compteur de vitesse.
Si je suis de nouveau sur les routes c’est aussi grâce aux mecs de AP Moto et pour ça : MERCI merci merci ! Si un jour vous passez par Katowice, ne manquez pas de leur dire bonjour de ma part !
PS : Une moto qui reçoit un moteur 10 ans plus jeune qu’elle, on appelle ça aussi une cougar ?
Aujourd’hui dodo, Demain des photos
La journée d’aujourd’hui fut intense, avec la moitié du temps chez AP Moto à bosser avec les mécanos sur la moto et l’autre moitié à faire de l’exploration urbaine (Urbex pour les intimes) dans une ancienne fabrique de céramique… Photos à suivre !
Clément, mon mécanicien et électronicien
Clément, c’est tout d’abord mon oncle, mais pour ce projet il a surtout été le coach personnel de Barbara.
Mon oncle est un ancien mécanicien sur les bus de la RATP, maintenant il a gravi les échelons et il se démène pour analyser et traiter les incidents de la même compagnie… autant vous dire qu’il ne chôme pas !
Clément m’a donc aidé à préparer la bête, autant sur le plan mécanique qu’électrique. C’est avec lui que nous avons désigné et construit les portes bidons avant, que nous avons customisé le circuit électrique pour l’adapter au traceur GPS, ainsi que faire de la moto mon générateur d’électricité ambulant. Nous avons bricolé beaucoup d’autres petites améliorations dessus, qui me facilitent la vie tout les jours.
Clément c’est aussi mon sauveur que j’appelle en cas de soucis mécanique et ça, ça n’a pas de prix. Clément merci beaucoup et vu les tournures que prennent le périple, je risque d’avoir encore à faire appel à tes services !
Philippe, mon motard et ma bonne conscience
Philippe, c’est mon père et de ce fait, il serait trop long de citer tous les points sur lesquels il m’a aidé.
Mon père, c’est surtout celui qui m’a transmit l’esprit motard et baroudeur. Amoureux des BMW, c’est d’ailleurs avec une vieille R80 GS que j’envisageais de faire ce voyage, pour lui. Malheureusement hors budget, l’Africa-Twin a été mon deuxième choix.
L’année dernière, nous avions écrit l’un sur l’autre et c’est pendant cette aventure au Népal que nous avons confirmé notre manière commune d’envisager le voyage. Il sait comment je fonctionne et moi de même, c’est pourquoi il est devenu mon référent en terme de choix logistiques, techniques et humains… en quelque sorte ma bonne conscience.
C’est surement la personne qui m’a le plus aidé pendant ce « petit mois » de préparation, tout en respectant mes choix, malgré ses craintes. En effet, monter un projet de cette envergure en 1 mois top chrono et le préparer en moins de 3 semaines, n’a pas été sans soulever quelques peurs dans mon entourage.
Merci à toi papa, autant pour ton soutien que pour ton aide. Merci de te faire du soucis pour moi tout en me faisant entièrement confiance. Merci.
Merci merci merci !
Comme vous avez pu le constater, Barbara n’est pas au mieux de sa forme en ce moment. Mais je vous rassure, si techniquement ça coince un peu, le moral est toujours là ! D’ailleurs, si Rémi garde le sourire, c’est aussi grâce à vous et à vos messages de soutien.
Notre photographe-aventurier a été très touché par toutes vos propositions d’aide financière. Oui mais il y a un petit détail qu’il est important de préciser aujourd’hui : ce voyage est 100% auto-financé. En partant, Rémi savait que ça ne serait pas forcément facile tous les jours et justement, ça fait partie du jeu. Avoir des problèmes mécaniques quand on part à moto, évidemment, on s’en passerait. Mais réussir à se débrouiller façon Mac Gyver au milieu de l’Europe de l’Est, c’est aussi ça l’esprit du projet.
Tout ça pour dire qu’organiser un Barbarathon, c’est vraiment adorable et on ne vous remerciera jamais assez pour ça. Mais si vous voulez vraiment donner un coup de pouce au projet, la meilleure chose à faire reste d’en parler autour de vous ! Cela nous aidera à trouver des diffuseurs, ainsi qu’à organiser une expo une fois Rémi rentré en France. Comme ça vous aurez même l’occasion de lui acheter un cliché et l’exposer au dessus de votre cheminée !
On vous promet que même s’il doit troquer sa moto contre un tricycle, Rémi ira jusque là-bas et reviendra avec de belles photos.
(d’ailleurs s’il y va vraiment en tricycle, l’année prochaine on l’envoie faire Koh Lanta ^^)
En plein dans les galères, jour 2
Pour faire suite aux précédents épisodes de Barbaras’s galères, voici ce qui est arrivé le lendemain.
Barbara’s galères E04S01, Le mystère de l’huile disparue.
Ce matin je décide de me lever tôt, pour aller checker la moto rapidement et prendre une décision sur la suite des opérations.
Ouf, l’auberge de jeunesse a un accès Wifi… Et merde, j’y ai bien passé deux heures. Par mail, chacun y va de ses hypothèses pour comprendre le mystère de l’huile disparue. Un joint de moteur qui aura cédé ? Une fuite qui serait passée inaperçu ? Le garage qui m’a fait la vidange avant de partir qui aurait oublié d’en remettre ? Pourquoi le voyant d’huile ne c’est pas allumé ? Comment un défaut pareil aurait-il pu échapper au contrôle Honda qui a été fait avant de partir ? Ce mystère reste entier et n’a toujours pas été élucidé.
D’ailleurs, juste après avoir répondu aux emails, je suis directement allé voir la moto. Vérifier qu’il n’y ait pas de tâche dessous et regarder ce qui était devenu du litre d’huile rajouté en urgence hier soir. Soulagement et grosses réinterrogations… aucune trace d’huile et le niveau n’avait pas bougé depuis hier soir.
Je décharge donc complètement la moto et décide d’aller au centre Honda de Katowice, déniché par Clémence. Me voici donc sur la route, tout doucement comme hier soir, en essayant de trouver le régime moteur qui réduira au maximum les bruits et les vibrations.
Barbara’s galères E05S01, Le dédale de Katowice.
Ayant bien inspecté les plans avant de partir, j’arrive sans trop de problèmes à trouver ma route jusqu’au centre Honda. Mais à mi-chemin, voici le moteur qui boude et ne veut plus tourner. Petite frayeur qui ne durera pas longtemps. Je force un peu sur le démarreur et me voici reparti, avec quelques goûtes de sueurs supplémentaires sur le front.
Arrivé au garage Honda… qui n’a pas trop la tête d’un garage. Mais bon l’adresse et le nom sont bons, je me gare et entre. Une jolie polonaise m’accueille avec un grand sourire, qui s’efface vite lorsqu’elle comprend que nous n’avons aucune langue en commun. Elle me fait tout de même comprendre qu’ils ne sont pas un garage, mais juste un concessionnaire et qu’ils ne font aucune réparation. PHOOOQUE !
Je ne perds pas espoir, sort mon super téléphone-GPS-qui-me-coute-super-cher, pour aller au garage moto le plus proche… à l’autre bout de la ville. Je lance la navigation GPS, de toute façon au point où j’en suis je ne suis plus à 30 euros prêts. Et c’est reparti pour un tour à traverser la ville à la vitesse complètement dingue de 20 km/h.
Le cerveau en mode « prières », je suis scrupuleusement les indications du GPS sans me poser trop de questions. « Sortir à 350m à droite » j’exécute… OH WAIT ! Ce n’est pas une bretelle d’entrée d’autoroute que je viens de prendre ? Pourquoi ai-je la mauvaise sensation que la route où je devrais être est celle qui est pile poil EN DESSOUS de moi ?
Et me voici reparti involontairement sur l’A4… en direction de Cracovie. Chouette :(
Barbara’s galères E06S01, La sortie maudite de l’autoroute A4.
Pas de panique, malgré que mon GPS me propose de faire un demi-tour en pleine autoroute, je décide de continuer jusqu’à la première sortie. 7 km plus loin je la vois arriver, je souris, le moteur bloque et j’arrête de sourire. Démarreur, rien à faire. Je pousse, la roue ne tourne plus. Un coup de kick… à oui c’est vrai je n’ai pas de kick.
Résultat, je me mets au point mort et commence à pousser pour mettre la moto sur le côté. Et bien, 220 kilos à pousser sur 500 mètres de cote, ce n’est pas ce que j’ai connu de plus simple. Un type fini par s’arrêter et sans poser de question se place derrière la moto pour m’aider à finir de la mettre hors de la route. Il ne parle pas non plus anglais et me souhaite bonne chance avec une tape dans le dos. Merci mec.
Clémence s’occupe de contacter mon assurance, c’est l’assistance qui prendra la relève. On notera tout de même que le contact polonais (qui parle parfaitement français) aura mis environ 2h30 et 4 coups de fil pour réussir à me localiser malgré mes explications en plus des dernières positions GPS…
L’attente fut longue, très longue, mais lorsque ce stéréotype du dépanneur polonais (une armoire à glace, quasi blond, la coupe mulet et des biceps gros comme mes cuisses) j’eu tout d’un coup envie de le serrer très fort dans mes bras. Je n’aurais pas pu, mes bras sont trop courts. Il était tout de même marrant ce type, car même après avoir compris que je ne parlais pas un mot de sa langue, il continuait à me tchatcher en polonais avec le sourire.
Après avoir déposé la moto dans un garage, un taxi est passé me chercher et prendre mes affaires au « Jopi Hostel » . Le taxi-men n’a pas fait le malin lorsqu’il m’a vu sortir avec ce sac à dos plus grand que moi, mes deux caisses de moto, la sacoche de réservoir et les pneus rallys…
Le voyage Katowice – Cracovie en taxi fut d’une tristesse incroyable, heureusement que Nicolas m’attendait à l’arrivée. Parler moto, photo et bio-informatique (en français s’il vous plait) associé à un accueil royal, me fut le plus grand bien.
Début des galères, jour 1
Ceux qui suivent les aventures sur Twitter ont déjà eu un petit aperçu des mésaventures de ces trois derniers jours. Mais impossible de le résumer en un seul billet de blog, du coup je vais essayer de mettre tout le monde à niveau… en plusieurs épisodes !
Barbara’s galères E01S01, Combats en campagne polonaise.
Hier matin (enfin 11h quoi) après une soirée polonaise alcoolisé, je décide enfin de me bouger les fesses et de prendre la route pour Krakow. Cracovie est l’une de mes deux étapes obligatoires – étant donné que c’est là-bas que je pourrais y récupérer mon passeport, envoyé chez Nicolas un très bon ami d’une très bonne amie.
L’étape étant très courte et l’autoroute commençant sérieusement à me gonfler, je décide de me rallonger et de prendre les petites routes de campagnes polonaises. Ma carte d’Europe n’étant pas assez précise, je m’aide de Google Map et prend soin de noter sur un morceau de papier le nom des villes que je vais devoir suivre pour arriver à bon port.
Mais très vite, les indications des panneaux n’indiquent plus rien de ce que j’ai pu noter… je navigue au juger. Qu’à cela ne tienne, il est 14h, le soleil indique le Sud, je dois avancer vers le Sud-Est… je décide donc de naviguer au cap en m’aidant du soleil !
Petite précision pour ceux qui m’ont conseillé de prendre une boussole : je l’ai aussi envisagé avant de vite me rendre compte que c’était inutile vu les champs magnétiques que pouvait générer une moto. Si je fixe ma boussole sur la moto, c’est très simple: le nord est toujours indiqué à ma droite… pas très utile donc.
Naviguer au cap à travers la campagne polonaise, un vrai régal comparé à l’autoroute. Mais cela n’était rien encore à côté de ce qui m’attendait.
Barbara’s galères E02S01, A la poursuite des Tchèques.
Vers 16h, je me retrouve naturellement pas très loin de la frontière de Tchèque. Et pourquoi ne pas faire un crochet alors qu’on m’en avait fait que des éloges ? Ni une ni deux, je fonce vers le sud.
Quel ne fut pas ma surprise, ainsi que ma déception. Non non, la République Tchèque ne m’a pas déçu au contraire. La déception était de ne pas y être allé plus tôt ! Des paysages magnifiques, des routes dans un état exemplaire, des signalisations précises et parfaitement claires et cerise sur le gâteau : personne sur les routes mise à part quelques cyclistes souriants… Un vrai terrain de jeu et à vrai dire je m’y suis donné à coeur joie.
Mais la lumière commence à baisser et il ne faudrait pas trop tarder si je ne veux pas trop rouler de nuit. Deux motards m’indiquent la route la plus rapide pour retrouver Cracovie : « C’est simple, tu traverses la ville (Ostrava), tu verras c’est indiqué, il faut prendre l’autoroute ». Pas de soucis, je traverse la ville, et traverse la ville… et toujours rien… jusqu’à me retrouver dans des sombres quartiers HLM d’Ostrava. Je ne comprends pas, il y avait bien des indications d’autoroute, mais aucun nom de ville que je puisse localiser sur ma carte.
Une horde de gamins me tombe dessus, tout content de voir une grosse moto, mais moi là j’aimerais juste rentrer. Malgré que personne ici ne parle anglais, j’arrive à me faire comprendre. Un type m’explique la route à suivre, en utilisant uniquement des gestes et des noms de villes. Parfait, je retrouve mon chemin et prend l’autoroute dans la direction indiquée. Super… jusqu’à ce que 5 km plus loin, l’autoroute en question soit fermé avec obligation de sortir… là ! C’est-à-dire, rien qui ne soit inscrit sur ma carte.
Je cherche, je fais des tours de rond point, je reviens… et arrive enfin à comprendre à peu prêt où je suis. Je me dépatouille pour au moins franchir la frontière polonaise ; me voici de nouveau sur une route connue, en direction de Cracovie. Je roule et vite, car là j’ai hate de rentrer.
Barbara’s galères E03S01, Le retour des Polonais.
Quand soudain, encore une route barrée, évidemment sans indication ni itinéraire de déviation…
Je craque, j’allume mon smartphone, lance le GPS sur GoogleMap en roaming (pour ceux qui n’auraient pas compris ce dernier terme, ça veut juste dire que ça va me coûter très cher). Je rentre l’adresse de destination et me laisse guider avec soulagement pour la suite de l’itinéraire. Je fonce, je double, j’arrive de nouveau sur une autoroute, je continue gaz à fond, j’ai vraiment très hâte d’arriver.
Si seulement le récit s’arrêtait là, ça aurait été une belle journée. Car c’est sur cette autoroute A4, à hauteur de Katowice que mon moteur a commencé à faire des siennes. Perte soudaine de puissance, de moins en moins de gaz, je ne comprends pas… et ce bruit qui se fait de plus en plus présent. Je m’arrête sur la bande d’arrêt d’urgence, fait le tour de la moto, remarque une odeur suspecte, mais rien ne me semble anormal à vu d’oeil.
Je passe deux coups de fil, l’un à Nicolas pour le prévenir de mon problème, l’autre à mon oncle pour avoir un avis technique. Il me demande de checker le niveau d’huile et écoute le bruit au téléphone. Vision d’horreur, mes deux litres d’huiles se sont évaporés. Il n’y a que peu de doutes… je viens a priori de couler une bielle. Mon moteur ne tournerait donc plus qu’avec un piston sur deux.
Il est plus de 21h, il fait nuit, je suis encore à 70km de Cracovie, je prends la décision d’aller passer la nuit à Katowice pour y voir plus clair demain matin. Clémence, la plus géniale des assistantes, prend la relève et m’envoie par sms des adresses de garages, une adresse d’auberge de jeunesse et s’occupe de contacter les bonnes personnes. Du coup, j’y suis allé tout doux avec le moteur, pour venir m’écrouler de fatigue au « Jopi Hotel » de Katowice, à 10€ la nuit.
La suite des aventures, dans les prochains épisodes…
J’ai connu des matins plus encourageants…
Je plie ma tente malgré la rosée encore fraîche, j’annonce de bonne humeur le début de mon étape sur twitter, je charge la moto et au moment de poser le dernier élément, ma sacoche de réservoir… la moto bascule de l’autre côté, impossible de la retenir, je préfère amortir sa chute.
Je n’ai plus qu’à tout recommencer… ça m’apprendra à ne pas faire attention aux faux plats /o
Pas de paniques, aucun dégât, ni même une égratignure sur le graff de Veuch o/