route
Bienvenu au Kazakhstan ou Ce que j’ai retenu de la Russie
Etant donné que je n’ai plus de NEX, je ne peux plus vous faire ma traditionnelle photo « en roulant »… Du coup j’ai choisi de continuer avec Barbara dans les paysages locaux. Je roule au Kazakhstan maintenant depuis quelques jours et ce que je peux vous dire c’est que les paysages ne sont – pour l’instant – pas très variés ! De la steppe, de la steppe et encore un peu de steppe.
La steppe, c’est plutôt joli en soit, mais punaise ce vent… Je suis obligé de rouler en permanence penché de 20°. Je vous assure que ce n’est pas de tout repos, sans parler de ma consommation d’essence qui en prend un coup (vent de 3/4 la plupart du temps).
En tout cas, ce que j’aurais retenu de la Russie :
- Que la guerre froide ne doit pas être vraiment finie pour tout le monde. J’ai rarement vu des gens aussi méfiants.
- Que les routes ne sont pas mauvaises du tout ! Avec en prime quelques jolis paysages.
- Qu’ils diffusent de la techno qui doit faire mourir un paquet de neurones suite à une écoute prolongée.
- Que j’y suis passé bien trop rapidement.
Bienvenu en Ukraine ou Ce que j’ai retenu de la Pologne
Cela fait maintenant 2 jours que je roule en Ukraine, et tout ce que je puisse dire c’est que ce n’est pas de tout repos. Temps merdique, froid et brume glaciale, tout autant que l’accueil des gens pour le moment. Première impression de l’Ukraine ? Froide.
Attention, ce n’est qu’une première impression et le temps n’aide pas à l’affaire. Mais ce qui est sur, c’est que je m’attendais pas à un tel faussé entre l’Ukraine et la Pologne. Deux polonaises se moquaient de l’Ukraine en disant que c’était le moyen-âge… en effet je comprends ce qu’elles voulaient dire par là. On ressent bien que l’emprise communiste Russe a laissé (un peu plus que) des traces.
Aujourd’hui pour l’exemple, j’ai croisé plus de charrettes tractées par des chevaux sur les 2x 2 vois, que de voitures « types » européennes…
En tout cas, ce que j’aurais retenu de la Pologne :
- Qu’ils adorent la soupe et font d’excellentes saucisses
- Que le cout de la vie est le même qu’a Paris (lorsque tu oublies de convertir les zlotys en euros)
- Que les Polonais sont accueillants et très bavards !
- Qu’ils sont sur le même fuseau horaire que nous… mais avec 2h de décalage « solaire »
La journée avait pourtant bien commencé…
Vous avez trouvé cette vidéo ennuyeuse ? sans intérêt ? Regardez là alors encore une fois, mais en imaginant ce vent glacial de 7,4°C qui pénètre entre chaque couche de vêtements malgré les fermetures jusqu’au menton, cette pluie battante qui vous fouette le bas du visage, car si vous rouliez visière fermée vous auriez de la buée en moins de 47 secondes malgré le système anti-buée, cette monotonie angoissante des routes polonaises, cette soudaine impression que vos chaussures ne sont plus étanches à cause de cette sensation piquante du froid qui vous traverse les pieds, puis cette marre d’eau stagnante et glaciale qui vous confirme que vos chaussures ne sont effectivement plus étanches. Imaginez cela pensant toute une journée. Et bien pour moi cela risque de n’être qu’un début… mais je l’aurais bien cherché vous auriez tort de ne pas me rétorquer.
Cette journée fut une véritable épreuve physique, et j’en suis littéralement épuisé. Mais regardons les choses du bon côté, le froid maintient l’attention !
Conduite en mode aléatoire et Roulette Russe
(par le père)
Nous avons testé pour vous, sur 1100 km à moto, la conduite en mode aléatoire :
Selon la loi nous devions rouler à gauche, mais très souvent nous avons emprunté le milieu de la route pour éviter chèvres, nids de poules et troupeaux de buffles ; parfois même la voie de droite.
Mais comme ici la conduite en mode aléatoire est instaurée depuis de nombreuses années, c’est là… que commence le jeu.
Le maillot jaune
Ca fait deux étapes que nous portons le maillot jaune, et pourtant ça ne ressemble pas beaucoup au tour de France !
C’est mon père qui a pensé à prendre des gilets de sécurité routière. C’est jaune, c’est moche et ça va avec rien, mais ça sauve des vies (a dit Monsieur Lagarfeld). En tout cas, ici c’est une excellente idée, car que ce soit dans les nuées de motos népalaises ou au coin de chaque virage en lacet, je sais en un coup de rétro si mon poussin est toujours derrière moi. Et ça c’est bien !
Direction Tilicho Base Camp
Aujourd’hui nous avons quitté la route du trek, pour tenter d’aller voir le Tilicho Lake (4900m).
La route qui mène au camp de base, ne s’est pas vraiment déroulé comme prévu. Santos n’étant pas un expert de la montagne et moi encore moins, nous nous sommes renseignés sur la difficulté de la route et du temps auprès de guides locaux.
Il y a deux chemins pour aller au camp de base, l’une courte mais qui passe par des zones d’éboulements de pierres et l’autre longue mais qui passe par un col de 4900m. Sachant que nous partions de 3500m, il était réellement impensable de faire subir à mon cerveau une différence d’altitude de 1400m. Pour rappel, le mal des montagne est mortel s’il n’est pas pris en charge assez rapidement ; 500m par jour étant la “dose” acceptable pour que le corps s’adapte au manque d’oxygène.
Nous avions le choix entre une route dangereuse et une route mortelle. Tout le monde nous a conseillé la route courte, qui passe par la zone d’avalanche, sachant que la météo se présentait bien.
Nous sommes donc partis pour 7h de marche, avec les sacs, le chien et de la nourriture pour la journée.
Lors de notre pause de midi, le vent commence à se lever, mais rien de très inquiétant pour le moment. Nous croisons d’ailleurs un groupe de 7 personnes qui partaient confiants par la même route que nous.
C’est finalement sur la route que nous les recroisons, après que 5 d’entre eux décident de rebrousser chemin. Un local nous dit que la route est bonne, nous décidons avec Santos de continuer.
Ce n’est qu’au milieu des gravières que nous prenons conscience de la puissance du vent. Mais ce n’est pas le vent le plus dangereux, mais les chutes de pierres qui viennent d’au-dessus de nos têtes.
Nous courrons à travers les éboulis, d’abris en abris, attendant que les rafales de vents se calment un peu, pour se relancer dans une course sans réel chemin. Le vent gifle nos visages avec du sable, juste pour nous rappeler qu’on n’est vraiment rien à côté de la montagne. Le sac, la fatigue, le manque d’oxygène, tout ça rajouté au stress… je dois avouer maintenant que ce n’était pas très safe.
Je crois que je n’ai vraiment eu peur, qu’après avoir traversé la zone dangereuse, en réalisant ce que nous venions de franchir. Santos ne faisait pas le malin non plus, en m’avouant qu’il avait les jambes qui en tremblaient encore.
Je suis complètement lessivé, du sable plein les cheveux, emmitouflé dans ma doudoune, en remerciant Emelie et Ingrid de m’avoir cousu des vêtements aussi chauds et réconfortants. Je vous écris du Tilicho Base Camp, 4150m d’altitude, il va faire froid cette nuit.
Le saviez vous : Tourist & Local bus
Combien de personnes fait-on rentrer dans un Tourist Bus de 22 places assises ?
De 2 à 20, suivant la saison (chauffeur compris).
Combien de personnes fait-on rentrer “dans” un Local Bus de 22 places assises ?
De 40 à 70, suivant l’expérience et l’enthousiasme du rabatteur.
Le bus ne s’arrêtant que le moins possible, c’est au rabatteur de crier les destinations et de faire monter à chaque coin de rue le maximum de personnes… sans que le bus n’ai besoin de s’arrêter bien évidemment.
A titre indicatif, un trajet d’une heure en local bus m’a coûté environs 0,2€ (avec les sourires des gens en plus).
Boussole save my life
Et me voici en direction de Sangu Narayan, suite de l’excursion pour voir le levé de soleil depuis Nagarkot. Levé à 5h (ceux qui me connaissent savent qu’il est là le véritable exploit) pour ne pas louper une miette de la brume mélangé au soleil ; j’étais prêt à repartir avec mon sac de 20kg sur le dos à 9h.
Pourquoi être parti avec 20kg alors que je ne restais que 2 jours ? Et bien tout simplement pour tester ma capacité à tenir la charge. Sincèrement, j’en ai vraiment chié…. mais c’est “faisable”. C’est ça aussi de ne pas faire de sport pendant l’année…
Je ne suis pas trop du genre à demander ma route (masculin complexe inside), mais on perd vite cette mauvaise habitude lorsque se tromper de route peux représenter jusqu’à 30min de souffrance supplémentaire.
Avant de continuer mon récit, je vais me faire 2 petites notes pour plus tard :
– Un népalais qui parle anglais ne sait pas forcément lire une carte.
– Un népalais qui dit savoir lire une carte… ne sait pas forcément lire une carte.
Je me disais aussi que c’était étrange d’avoir avancé aussi vite… mais bon, on fait confiance aux locaux, hein ? Après 20 minutes de marche sur un chemin qui descendant lentement (alors que ma carte indiquait une légère montée… bizarre) j’ai préféré faire quelques vérifications d’azimute avec ma boussole.
Effectivement, je n’étais absolument pas là où le mec m’avait indiqué et le chemin qu’il m’avait conseillé ne menait… nulle part (sur ma carte du moins).
Au lieu de faire demi-tour, je prie un autre petit chemin, qui devait en théorie me ramener sur la route que je suivais initialement. Et là, Oh surprise ! Je tombe sur une école de village.
Invité par le directeur, il me présente à toutes les classes, m’invite à boire le thé (oui oui, au beurre de Yack) et tape la discute pour savoir ce que je pense de son école. Un petit moment magique, reposant et inespéré.
Je reprie ma route, le sourire aux lèvres, prêt à affronter les chemins avec mes 4 ampoules.
Le saviez vous : Vaches sacrées, gare à vous
Tout comme en Inde, les vaches sont des animaux sacrés au Népal (ce qui se comprend facilement vu que 80% de la population est hindouiste).
Au même titre que pour les humains, si vous tuez une vache, même accidentellement alors qu’elle dormait en plein milieu de la route, vous êtes passible de prison.
Les vaches qui traînent dans la rue, appartiennent souvent à des paysans, qui viennent les rechercher plus tard dans la nuit.